
Predator : Badlands est le 7ᵉ film de la saga (9ᵉ si l’on ajoute les Alien vs Predator). Pourtant, il parvient à trouver de nouvelles idées et à être beaucoup plus inventif que certains opus précédents.
Dan Trachtenberg réalise son troisième épisode de la saga Predator. Après le très remarqué Prey sur Disney+ qui plaçait l’extraterrestre au XVIIIᵉ siècle face à des colons et des natifs américains, le réalisateur américain innove de nouveau en proposant un rite initiatique à son Predator.
En effet, dans la plupart des autres films, le spectateur regardait un groupe d’humains contemporains affronter le monstre. Or, cet opus nous montre comment un Yautja (race du Predator) devient un « Predator ». Une innovation bienvenue qui plus est au sein de cette saga qui patauge dans les redites.
Le bon et le mauvais chasseur
Le scénario de Predator : Badlands est simple et efficace. Un jeune Yautja est sauvé de l’exécution par le sacrifice de son frère et doit tuer un animal féroce s’il veut gagner le droit de revenir chez lui. Au cours de son aventure, il formera un groupe avec une androïde de la Weyland Yutani et un autre personnage (non dévoilé dans les bandes-annonces, donc on n’en dira pas plus, mais c’est le meilleur perso du film).
Grâce à ce pitch relativement basique et déjà vu, Predator : Badlands développe des thématiques plus profondes. En effet, par la vision de ce que doit être la chasse, Patrick Aison et Dan Trachtenberg illustrent l’affrontement entre la masculinité toxique et une vision plus humaniste. Le bon chasseur est-il celui qui chasse seul pour prouver aux autres qu’il est le plus fort ou celui qui s’entoure le mieux pour arriver à ses fins ?
De nombreux rebondissements viendront perturber le déroulé classique de l’histoire et apporter d’autres sujets comme la place des androïdes dans l’univers d’Alien/Predator. Si l’on est habitué à voir un ou plusieurs androïdes dans les missions spatiales, il était très rare d’observer des missions composées à 100 % par des robots. Peut-être que cette astuce permet d’éviter une classification trop restrictive pour la sortie et de conserver des effets « gores » sur des robots, mais elle vient aussi répondre à la question : « Pourquoi la Weyland envoie encore des humains dans l’espace alors qu’elle pourrait n’envoyer que des robots manipulables ?«

De la très bonne action
Cet argument est devenu suffisamment rare pour être souligné : c’est un très bon film d’action qui sait filmer des combats ! Toutes les scènes de chasses, de combats rapprochés ou à distance sont lisibles et possèdent de nombreux plans ingénieux. Que ce soit pour filmer des lianes énervées ou l’ouverture d’un animal en deux, Dan Trachtenberg multiplie les choix de cadrages novateurs et dynamiques pour toujours offrir un spectacle visuel au spectateur
Ce n’est pas anodin, Predator : Badlands ne tombe jamais (ou presque) dans le « gros plan d’action ». Ce genre de mauvais plans, popularisés par les frères Russo dans Captain America : Civil War et que l’on a vus par la suite dans quasiment tous les Marvel… Ils consistent à filmer des inserts, mettre des gros plans rapides dans le montage de son combat. L’avantage est que le changement rapide de plans crée une illusion de dynamisme, mais l’inconvénient est que cela tue toute notion d’espace. On ne sait plus où on se trouve, on ne comprend plus l’enchainement des coups et il est impossible de comprendre la chorégraphie de combat.
Quand on sait filmer un combat, on le montre et c’est exactement ce que fait Predator : Badlands.

Le meilleur film Predator ?
Combien de bons films possède réellement la saga Predator ? Si le premier opus est une évidence, ses suites sont loin de faire l’unanimité… En dehors de la nouveauté qu’apportait le Predator originel, il possédait également une écriture plus fine (que Badlands).
En effet, le personnage d’Arnold Schwarzenegger se retrouvait vite seul dans la jungle face au Predator et devait donc construire son récit par l’action. Là où Predator : Badlands passe beaucoup d’informations par le dialogue et quelques temps de « pauses narratives » auraient pu être supprimés pour ne garder que de l’action pure.
Un défaut léger qui l’empêche d’être le meilleur film de la saga, mais pas d’être très haut dans la hiérarchie des films Predator.

Predator : Badlands est un très bon film d’action comme on en voit trop peu aujourd’hui. Il s’inscrit parfaitement dans sa saga, en montre de nouveaux aspects, et ce, même après 7 films ! Sans être le blockbuster de l’année, cet opus parvient à être un excellent divertissement qui devrait plaire tant aux fans de la première heure qu’aux personnes n’ayant vu aucun des films précédents.




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