L’un des films de vampires, monstres culte, et probablement l’une des plus anciennes représentations au cinéma, se présente en 1922. Friedrich Wilhelm Murnau se saisit du roman Dracula pour l’adapter sur grand écran, faute de droits, le bonhomme change le nom de son film pour Nosferatu. Pâle, nez crochu, oreilles pointues, dotées de griffes et de dents longues comme des lames, le vampire a longtemps été un monstre assoiffé de sang, mais les choses tendent a évoluer, et cette vision du vampire n’est maintenant qu’un lointain souvenir.

Je ne suis pas un grand fan de vampires, en fait je n’ai vu que très peu de films du genre. Ma culture, se limitant a Blade (1998), le tueur de vampires, Twilight (2008-2012), la saga pour adolescents et Buffy Contre Les Vampires (1997), merci à W9.

L’idée de départ était de vous parler du premier film de Len Wiseman, Underworld (2003), puisqu’il était le sujet principal de mon dernier article. Je me suis vite rendu compte que c’était une mauvaise idée quand au bout d’une heure de film, j’ai soufflé avant d’arrêter le massacre. Puis, je me suis souvenu de ce film sorti en 2023. Il est donc pour moi évident de vous parler de Vampire Humaniste Cherche Suicidaire Consentant.

Adolescence interminable

Réalisé par Ariane Louis-Seize, Vampire Humaniste raconte l’histoire de Sasha (incarnée par Sara Montpetit), une jeune vampire (de 68 ans) qui refuse de tuer des humains pour se nourrir. Un problème pour ses parents qui en ont légèrement marre de devoir chasser pour elle, car si Sasha ne les tue pas, elle boit tout de même leur sang (sinon elle meurt et donc il n’y a pas de film).

Durant un peu moins d’une heure et demie, vous êtes transporté dans le quotidien d’une jeune vampire à qui l’on met la pression pour gagner son indépendance. Un quotidien bouleversé quand elle rencontre Paul (brillamment interprété par Félix-Antoine Bénard), un adolescent qui en prend plein la gueule juste parce qu’il existe et qui donc, cherche à en finir. Une relation très mignonne qui prend tout son sens dans le dernier quart du film, que je ne vais pas vous spoiler.

Vampire Humaniste n’est pas simplement agréable à regarder, il est touchant, autant dans sa forme que dans son fond. Photographie néon et musique électronique poétique. La véritable force du film est sa capacité d’évocation de sujets lourds avec légèreté.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Vampire Humaniste Cherche Suicidaire Consentant est un film génial.

A travers l’histoire de Sasha, ce sont de nombreux thèmes complexes qui sont abordés : traumatisme d’enfance, émancipation difficile, légitimité à tuer pour se nourrir, premier amour, rapport à la mort. La réalisatrice permet donc d’aborder des sujets « touchy » avec légèreté et un humour sobre mais toujours efficace.

Je ne suis peut-être pas fan de vampire, mais ce qui est sûr, c’est que ce petit ovni québécois a réussi à me prouver qu’avec un peu de réflexion, on peut encore essayer de sensibiliser les gens sans être totalement barbant.