
15 ans après TRON L’HÉRITAGE et après un (très) long développement, le troisième volet de TRON arrive enfin au cinéma : est-il à la hauteur des attentes ?
Réalisé en 1982, par Steven Lisberger, Tron a été un pionnier des effets spéciaux numériques. Sa suite Tron : l’Héritage avait également été un vecteur d’innovation en mettant en avant (bien avant tout le monde) la technologie de de-aging.
Les deux films s’axaient donc autour des effets visuels, mais se démarquaient aussi grâce à leurs bandes-son mémorables (grâce aux travaux de Wendy Carlos pour le premier et des Daft Punk pour le second). Côté scénario, on ne peut pas dire que la saga brille d’inventivité, mais les deux précédents opus parvenaient tout de même à raconter une histoire simple et cohérente pour mettre en valeur sa démo technique.
Dans les deux films précédents, des humains étaient téléportés dans un jeu (TRON) et devaient trouver un moyen de s’en échapper. À la fin de Tron : l’Héritage, un programme du jeu s’échappait avec le personnage principal et laissait supposer que le troisième film se passerait dans le monde réel avec une invasion venue du jeu vidéo.
Sauf que tout ne s’est pas passé comme prévu… Le deuxième opus n’ayant pas été un franc succès, une suite a mis du temps à être produite. De nombreuses réécritures, l’abandon du casting prévu et 15 ans plus tard : Tron Arès est enfin au cinéma, mais fallait-il vraiment faire une suite ?
Merci Nine Inch Nails
Le premier point à souligner et qui est d’ailleurs beaucoup mis en avant dans la communication du film : la bande originale de Nine Inch Nails.
Le groupe, composé de Trent Reznor et Atticus Ross (déjà derrière les BO de Challengers, The Social Network ou Gone Girl), produit ici une composition musicale originale de haute volée. Tout le film est rythmé par des musiques électro et permettent au montage d’alterner entre des moments tendus épiques et des moments « calmes ».
Le seul défaut de cette bande-originale est la comparaison directe (et trop facile) avec celle de Daft Punk dans le film précédent qui faisait plus que « s’adapter » au montage du film, mais dictait presque la mise en scène. Autrement, cette bande originale est probablement une des meilleures de cette année (cf As Alive As You Need Me To Be <3)

Une nouvelle démo technique, mais…
Comme les films précédents, Tron : Arès est une très belle démo technique. Grâce à Jeff Cronenweth, le directeur de la photographie, ce film peut se targuer d’avoir une image marquante : des contrastes forts et des néons pétants ! La patte du chef opérateur se ressent également dans les mouvements de la caméra qui ne se pose jamais.
On retrouve notamment des longs travelings numériques où le cadre traverse des vitres ou des espaces trop petits pour y placer une vraie caméra. Ces plans sont généralement dans le cinéma de David Fincher et ce n’est pas un hasard de les retrouver ici, car Jeff Cronenweth a travaillé sur The Social Network et Gone Girl. Le problème est que chez Fincher, il y a un plan comme ça par film, ici, il revient 5, 6, 7, 8 fois…
Mais ce n’est pas la seule déception… Bien que Tron : Arès ait de très beaux effets visuels, il n’innove nulle part. Là où les deux films précédents avaient posé les jalons des technologies actuelles, Tron : Arès n’est qu’un film « classique », similaire à toutes production actuelle.

JARED L’e-TRON
Enfin, le casting… Tout n’est pas à jeter et l’on peut notamment mettre en avant Greta Lee (Past Lives), qui sans délivrer une performance extraordinaire parvient tout de même à s’élever au-dessus des autres.
Car derrière ça ne va pas fort. On retrouve une galerie de personnages caricaturaux… comme le méchant fils à papa PDG d’une grosse boîte très méchante (Evan Peters), un Jeff Bridges en roue libre plus proche du Big Lebowski que de Kevin Flynn, un comic relief lourdingue qui surexplicite tout le scénario (déjà pas difficile à comprendre) et surtout Jared Leto !
Jouant un programme, l’acteur « controversé » n’a pas grand-chose à jouer sur le papier, mais sa performance est particulièrement insipide et sa présence tout court soulève de nombreuses questions.
En effet, Jared Leto n’est pas qu’un acteur. Véritable gourou de secte, Jared Leto est ciblé par 9 femmes (dont des mineures) pour agressions sexuelles… On peut donc légitimement se demander pourquoi Disney prend le risque de le mettre à l’affiche d’une potentielle saga, et surtout, pourquoi lui donner le droit de produire le film ?

Tron : Arès n’est pas un mauvais film, mais il n’en est pas un bon pour autant. Ses belles images et sa superbe bande originale ne parviennent pas à sauver tout le reste qui demeure hautement questionnable compte tenu de son acteur principal.




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