L’été est présentatrice de nombreux blockbuster, que ce soit F1, Jurassic World : Renaissance, c’est au tour de Superman de s’illustrer, avant le concurrent et ses 4 fantastiques.

Superman est, avec Batman le super-héros le plus emblématique de l’écurie DC. Ils ont d’ailleurs eux tous deux droits à des remakes, proposé par différents cinéastes au regard personnels.

Tout d’abord, il est important pour moi d’amorcer ma critique par la vision antérieure de Zack Snyder. Un univers qu’il a su imposer, convaincre et de là étendre son regard. Il va d’ailleurs conclure son expérience par sa magistrale Director’s Cut de la Justice League (2021), insufflé par un contexte dramatique, en dehors des plateaux de tournages. Snyder a façonné l’ADN parfait que DC avait besoin, basé sur l’épic par la représentation divine. De plus, il aura comme figure de proue Henry Cavill, qui s’avère être l’un des choix de casting les plus réussi.

Il était donc pour moi, avant ma séance, compliqué de visionner le métrage à travers un regard objectif. Je devais accepter de voir une nouvelle proposition d’un des personnages les plus iconique du cinéma. Superman (2025) est la première pierre de l’édifice régie par James Gunn, co-dirigé par Peter Safran, faisant écho au gachi de DC, ayant balayé l’extraordinaire potentiel du travail, bien avancé, de Zack Snyder.

Quelle était ma crainte, quand ce dernier fut remplacé par le nouveau patron de DC : James Gunn. Un réalisateur apprécié, et à juste titre, notamment auteur de la trilogie Marvel : Les Gardiens de la Galaxie (2014-2023). C’est d’ailleurs en partie pour cela que le choix du nouveau superviseur de l’adaptation de ces super-héros iconique me fait peur, car qui dit nouveau directeur, dit nouvelle vision, et celle de Gunn, connaissant son cinéma et l’univers qu’il va devoir adapter, selon sa propre personnalité, évoluera littéralement à contre-pied de Zack Snyder. En effet, Gunn compose avec des images colorées, des vannes rythmés. La crainte sera donc de voir une marvelisation de DC mené par ce nouveau patron talentueux.

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James Gunn va revenir au base et à l’essence même du support papier, que ce soit par le retour du costume à l’ancienne avec ce mythique slip rouge porté par David Corenswet, ou par le thème musical principal utilisé lors de la saga débutant en 1978. De plus, l’imagerie représenté par ses couleurs vives, permettra à James Gunn de se servir de ce trait de personnalité pour parfaire sa proposition unique par le retour à la texture de la bande-dessiné.

Lex Luthor (Nicholas Hoult) est l’antagoniste, tout comme le Superman (1978) de Richard Donner. Un personnage puissant, par ses moyens, son organisation ainsi que par son sens de la manipulation visant à détruire psychologiquement Superman, que ce soit en brisant son opinion publique ou physiquement, l’enfermant entre quatre vitres, torturé par la présence de la Kryptonite. Il va également créer un conflit géopolitique, un univers de poche ainsi qu’une version amélioré de Superman. Toutes ces précautions démesurés montrent la peur de Luthor animant son obsession de détruire Superman, qui sera tout comme dans Man of Steel (2013), celui que l’on veut atteindre.

UN SUPER-HÉROS COMME NOUS AUTRES

James Gunn aura comme autre facette de sa personnalité d’humaniser ses super-héros, quitte à les rendre has-been, que ce soit par les personnages de sa version Suicide Squad (2021), ou de la tenue tchip de Crimson Bolt dans Super (2010).

Dans Superman (1978) Loïs, va interviewer le kryptonien, tandis que dans la version de 2025, cette dernière l’interrogera, sans cape ni costume (même si elle sait qui il est et donc cacher son identité ne lui sert donc pas à grand chose). Le questionnaire de la journaliste auprès du justicier va alors, plus prendre la forme d’une dispute conjugale, que peuvent vivre de nombreux foyers d’humains comme les autres, ce qui va permettre de démystifier l’icône régie par la pop-culture et glorifier par la divine représentation de Zack Snyder.

Le père adoptif de Clark a certes, moins de prestance que Kevin Costner, mais il va néanmoins apporter de l’humanité ainsi que de la simplicité dans son opinion qu’il transmet à son fils. Jonathan contrairement à son homologue dans Man of Steel, prône le choix, là ou dans la version incarnée par Henry Cavill, son père défend son avis tranché : son fils doit rester caché, car selon lui, le monde n’est pas prêt à découvrir son existence.

Les performances de David Corenswet sont souvent vouées à l’échec. Il préfère se lamenter sur un fauteuil pendant que la Justice Gang se bat contre une créature au second plan. Un super-héros naïf, battable, au regard chétif, loin d’atteindre la prestance ainsi que le charisme d’Henry Cavill, qui pour ce dernier incarnera pleinement la puissance. Cependant, que l’on n’aime ou que l’on aime pas, Superman est une proposition qui reste fidèle à la direction artistique assumée de James Gunn, rendant le super-héros, humain, malgré sa force, car Superman reste tout de même un minimum Superman.

UNE MISE EN SCÈNE INSPIRÉE

James Gunn est loin d’être le plus maladroit pour mettre en scène des séquences d’actions. Ici, il va opter pour l’utilisation du grand-angle, apportant un espace plus vaste et donc un effet plus impressionnant à travers un montage fluide, grandement aidé par ses mouvements, de plans-longs et séquences.

Il va également très bien filmer la sensation de vitesse que Superman traverse, d’une manière agressive, nous faisant ressentir l’air et ses jets sur le corps humain. De plus, on se passera de plans iconiques qui doivent se compter sur les doigts de la main. Sans oublier la mention spéciale des effets visuels, que ce soit pour Krypto, convaincant, ou du reste des plans spectaculaires ainsi qu’à l’humour plutôt bien géré et non pas omniprésent.

Le nouveau directeur de DC aura donc le mérite de proposer sa version, avec ses codes, nous proposant un bon métrage qui va titiller très brièvement la subjectivité autour de Snyder, même si à l’arrivé, c’est ce dernier accompagné par Cavill qui me convainc toujours, car ce tandem est parfait pour donner vie à ce Dieu.