
Sirāt a remporté le Prix du Jury au Festival de Cannes en 2025. Plusieurs mois, plus tard, l’œuvre à l’allure intrigante, va se découvrir dans les salles françaises.
Luis, accompagné par son fils, est à la recherche de sa fille, disparue depuis des mois. Participant à des rave-partys, il va devoir s’immerger parmi la vie de ces fêtards, pour pouvoir retrouver celle qui l’a perdue.
Sirāt désigne un pont entre le paradis et l’enfer. Un terme qui pourrait se décliner à travers plusieurs interprétations. La mienne, serait que ce pont soit personnifié par le décor. Un lieu qui permet de quitter l’enfer : la ruralité afin d’atteindre le paradis : le désert, loin de la civilisation. Cependant, même en atteignant le paradis, son opposé viendra perturber ces personnages venant s’évader pour fuir la réalité.
La figure qui viendra déranger ces nomades de la musique seront les militaires et donc par extension le gouvernement, empêchant Jade et ses amis de se sentir libres.
Ce film pourrait nous faire penser à une certaine franchise de George Miller. L’essence, tout comme dans Mad Max, sera une denrée rare. Dans Sirāt, la métaphore va se diriger vers ces fêtards qui auront besoin, comme pour le réservoir d’un véhicule, de faire le plein d’évasion pour pouvoir avancer. D’autres métaphores seront illustrées, comme celle de la réparation qui fait écho à l’objectif de ces fêtes de pouvoir se réparer par la liberté, que ce soit physiquement, par ces corps mutilés ou psychologiquement, se traduisant sûrement par un mal-être dû à l’endroit qu’ils ont fuies. Ce n’est d’ailleurs pas anodin que certains ont, tout comme pour la fille de Luis, quitté leur famille, car cela fait partie du processus de réparation, participant à cet exode.
La bande sonore sera l’une des sources principales du métrage. En effet, l’utilisation de la musique électro diégétique et extra-diégétique, nous apportera un décalage par rapport à la nature, ce qui aura de quoi nous satisfaire par la surprise, et par l’initiative du cinéaste de proposer cette originalité.

– Spoilers –
Sirāt est un objet unique, par sa forme, mêlant danse, électro et désert, marqué par ces morts choquantes et surprenantes. L’oppression militaire, des troupes, auteurs des mines vont venir perturber l’évolution de ces êtres humains, venant se purifier. Il faudra néanmoins avancer, que ce soit Luis, marchant sans but, guidé par le vide ou par son conseil pour éviter les explosifs enfouis dans le sol : « avancer, sans réfléchir« , ce qui est un message formateur, dans un monde où chaque choix peut avoir une conséquence contraignante.
Laisser un commentaire