
–Spoilers–
Ne Coupez Pas ! est un métrage ludique, utilisant le found footage, regorgeant d’une richesse authentique.
Le film se découpe en trois parties distinctes. Nous assistons, tout d’abord, à la première, qui nous plonge directement dans une attaque de zombies. Cependant, le « Coupez ! » du réalisateur, va nous révéler la mise en abîme du film dans un film, par les backstages rentrant dans le cadre. Étrangement, le « coupez ! » n’interrompt pas le plan, il continue même après avoir brisé le 4e mur. L’intrigue continue donc, avant de révéler la véritable menace de morts-vivants venant semer la terreur, toujours à travers un plan unique, enfin presque, car de petites coupures sont insérées astucieusement dans le montage.
STRUCTURE SURPRENANTE, POUR NOTRE PLUS GRAND DES PLAISIRS
Astucieux, sera l’un des maîtres-mots de l’œuvre, que ce soit techniquement, par le (faux) plan-séquence ou par ce qui va arriver dans la troisième partie. Mais avant cela, concentrons-nous sur le premier acte, qui se conclut d’une manière surprenante : l’arrivée d’un générique, concluant finalement le film « Un plan pour les morts » dans le film « Ne Coupez Pas ! »
La deuxième partie, réalisée à travers un découpage « classique », se passe un mois avant le tournage, nous présentant alors l’équipe de tournage préparant un film pour une chaîne de télévision. Certaines contraintes seront imposées. La première est que la diffusion sera en direct. La seconde est que le film devra être fait en un plan-séquence, avec une seule caméra. Ce qui représentera, pour le réalisateur Takayuki, un défi impossible. Surtout entre les caprices de stars, la problématique physique ou tout simplement le doute sur les compétences professionnelles de ceux qui sont censés donner vie à une prouesse, loin d’être acquise. La réelle mission sera de ne pas couper, peu importe la situation et malgré les problèmes que va subir le tournage.

LA PASSION DU TOURNAGE
Place à la troisième partie, au moment fatidique. Takayuki va devoir jouer son propre rôle pour combler une énième galère, avant celles qui vont s’enchaîner pendant le tournage du film. Des anomalies étaient présentes lors de la première partie, et bien toutes ces incompréhensions vont être expliquées en révélant une nouvelle couche : celle des coulisses du film. Toutes les contraintes vont astucieusement être résolues par des procédés humoristiques et ingénieux. Comme dit l’un des personnages durant la deuxième partie du métrage « essayons d’être kitch » et bien cela, ne sera pas une phrase dite en l’air, car le résultat sera volontairement ou malgré lui « kitsch », ce qui permettra d’accentuer l’humour, déjà assez présenté par les situations vécues par l’équipe de tournage tout en gardant une authenticité.
L’équipe sera remaniée, en raison des galères, avec Harumi, la femme de Takayuki, qui interprète un personnage beaucoup trop investi et Mao, la fille du couple, qui va sauver les meubles, toujours de manière trop investie, en recadrant la logique du plan-séquence. La famille Higurashi, sera donc centrale dans la réalisation de cette prouesse. Elle insufflera énormément de passion, car ce film, tout comme le projet à l’intérieur de l’œuvre, est un métrage qui va se servir d’une qualité amateur, pour nous offrir un rendu exceptionnel.
De plus, le (vrai) générique de Ne Coupez Pas ! Va même permettre de briser le 5e mur par les extraits du réel tournage filmant le faux tournage, contribuant une nouvelle fois à la passion générale du film.




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