Marvel continue les adaptations de comics et de What if… en animation sur Disney+ et s’attaque cette fois-ci à Marvel Zombies : un comic dépressif, gore et sombre soit aux antipodes des productions habituelles…
Après 2 saisons de la série What if… Marvel revient avec un nouveau concept : les zombies ! A quoi ressemblerait l’univers Marvel si les super-héros étaient attaqués par des zombies ? Et coup de chance pour la société de Kevin Feige, il se trouve que la firme possède déjà un scénario tout prêt. En effet, Robert Kirkman (le créateur de The Walking Dead) a créé un comic book sobrement appelé Marvel Zombies en 2005.
On y retrouve des super-héros connus comme Captain America, Wolverine, Iron Man, Daredevil qui sont déjà zombifiés et se demandent comment revenir à la normale avant de s’entre-dévorer. L’histoire est morbide, les dessins sont sombres et le ton général est glaçant… Idéal pour une série-animée d’Halloween pourrait-on penser ? Non… car Marvel a décidé de prendre tout ce qu’avait fait Robert Kirkman et de le mettre à la poubelle, mais alors à quoi ressemble la version Disney+ ?
Une série pour enfant
Bien sûr, le comic, qui est un médium un peu plus de niche, peut se permettre d’être gore, là où le dessin animé (surtout sur Disney+) doit être plus grand public. Mais il y avait peut-être un entre deux à trouver, car non seulement ce Marvel Zombies n’est que très rarement sanglant, mais en plus le style de dessin est à des années lumières du comic book.
Aucun contraste, tout est lisse, fade et semble rentrer dans un moule bien codifié d’animation à la What if… Il en va de même pour le ton de la série, car il est inutile de préciser que le nihilisme latent du comic est aux abonnés absents… et a été remplacé par des personnages qui sourient, se font des blagues et sont heureux d’être là…
Comble de la trahison, le comic montrait des héros zombifiés toujours conscients qui tentaient d’échapper à leur condition… Là : non. On retrouve certains héros zombifiés, mais inconscients et méchants. Les gentils eux sont toujours humains, non contaminés. Il est donc peu de dire que l’on passe complètement à côté du propos initial.
Tout a été aseptisé à l’extrême, à tel point que l’on peut légitimement se demander : que reste-t-il vraiment de Marvel Zombies ?
Une pub mal maquillée
Marvel ne s’est pas arrêté là et au-delà de changer les visuels, le ton, l’histoire et son sens, la société a également changé l’intégralité du roster pour faire la pub de son MCU.
Pour rappel, Marvel Zombies (le comic) était avec :
- Iron Man (mort dans le MCU)
- Captain America (vieux et à la retraite)
- Wolverine (apparu seulement chez Deadpool)
- Magneto (pas apparu)
- Daredevil (dans une série)
- Le surfeur d’argent (personnage secondaire dans les 4 fantastiques)
Marvel a donc modernisé toute cette équipe pour faire la promotion de ses séries du moment et des nouvelles têtes d’affiches du MCU. Le personnage principal est donc Miss Marvel épaulée par les Thunderbolts, mais aussi par Monica Rambeau et Kate Bishop (Hawkeye). Comme Marvel a fait l’impasse sur la quête de redevenir humain et le désespoir de s’entre-dévorer, il fallait trouver un méchant : la sorcière rouge pour remettre en avant WandaVision…
Tous les personnages sentent le réchauffé et la communication forcée, ce qui, couplé à l’animation et au ton, n’aide absolument pas à s’attacher à eux…
La lâcheté finale (SPOILER)
La série comprend 4 épisodes de plus ou moins 30 minutes soit grosso modo 2 heures de contenu… En 2 heures, Marvel Zombies ne raconte rien ! Il n’y a pas de fin, pas d’accomplissement : la série termine nulle part sur un cliffhanger prévisible digne d’un épisode de What if… sauf qu’eux durent 20 minutes pour raconter plus ou moins la même chose !
Marvel Zombies n’est pas une bonne série animée. Même si l’on fait abstraction de la trahison profonde avec le comic de Robert Kirkman, cette série n’est ni intéressante visuellement, ni thématiquement. Marvel semble juste profiter d’une licence attrayante pour faire son auto-promo et l’étaler (inutilement) sur 2 heures de contenus vides. Dommage.
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