Luca est un film d’animation du studio Pixar sorti en 2021 et qui (comme beaucoup d’autres par la suite) n’a pas pu profiter d’une projection en salle. Bazardé directement sur Disney+, ce long-métrage oublié mérite-t-il d’être réhabilité ?
Autour de l’année 2020, Pixar a donné sa chance à de nouveaux réalisateurs de créer des histoires personnelles. C’est à ce moment que Dan Scanlon est lancé sur En Avant, que Domee Shi sort Alerte Rouge et qu’Enrico Casarosa réalise Luca.
Malheureusement, le film sort dans un timing désastreux… en plein milieu de la pandémie et à l’époque, il n’existe que deux solutions :
- Retarder la sortie du film.
- Le diffuser directement sur Disney+.
Ne pouvant se permettre de décaler tout son calendrier de sortie, le film a donc été lancé sur la plateforme de VOD et a fini oublié comme beaucoup de « contenus » de l’époque. Mais était-ce vraiment mérité ?
Luca : la dolce pelicula
Ce n’est plus une surprise pour qui que ce soit, mais les studios Pixar sont doués en animation et Luca est particulièrement beau ! Les équipes ont pu se déplacer dans les cinq terres (région natale d’Enrico Casarosa), pour s’inspirer des décors, de l’ambiance, de la lumière, des textures, etc.
Grâce à ces voyages, le rendu final est particulièrement immersif. Soleil brillant, nature aux couleurs saturées, linge flottant aux fenêtres et personnages qui font de grands gestes en criant « Santa mozzarella » : Luca transpire l’été en Italie par tous les coins de son cadre.
Luca a également été un défi technique de taille pour les équipes d’animation, car au-delà de retranscrire une ambiance, il fallait aussi se confronter à la transformation physique des personnages de « monstre marin » à humain. Pour cela, les animateurs ont pu s’appuyer sur l’expérience du studio et modifier un effet déjà présent dans Coco.
En effet, lorsque Miguel se transforme en squelette, sa peau disparait progressivement pour laisser place à un contour translucide qui laisse apparaitre les os. Dans Luca, cet effet a été modifié pour changer l’aspect translucide en écaille et facilité la transformation en poisson. Bien sûr, cette modification est plus complexe qu’un simple changement de texture, puisqu’il faut y appliquer les plus de 3000 écailles pour chaque personnage ! Un véritable travail de fourmi qui abouti sur une métamorphose extrêmement fluide et satisfaisante à regarder.
Une vespa qui ne réinvente pas la roue, mais…
Certes, il serait possible de le voir comme un point négatif, mais le scénario de Luca est loin d’être original. On y suit Luca, un jeune « monstre marin », qui pour échapper à une punition de ses parents va fuir vers le monde des « monstres terrestres ». Chaque espèce a peur de l’autre et finira par comprendre que les préjugés ne sont en réalité pas des barrières, mais des ponts pour les réunir.
Une trame principale déjà maintes fois explorée, mais qui permet ici d’avoir un fil rouge solide pour mieux s’attarder sur des détails. La course de vélo, l’enquête du chat ou l’évolution de la bromance entre Alberto et Luca prennent une plus grande place, notamment, grâce à la simplicité du récit initial !
Luca reprend ainsi tous les codes du buddy movie fun et décontracté idéal pour l’été.
Disney : Cinema cauchemardo
Aujourd’hui, Disney ne croit plus en la force de frappe de Pixar… Depuis le Covid, les nouvelles licences du studio ont été balancées sur Disney+ ou envoyées en salle sans communication, leur assurant des bides colossaux…
Récemment, l’excellent Elio est sorti au cinéma et a été un véritable échec sur le plan financier… Le film aurait couté autour des 250 millions de dollars (marketing inclus) et n’en aurait rapporté que 72… Un plantage monumental qui ne risque pas de s’améliorer avec les sorties de l’été (F1, Jurassic World, Superman).
Alerte Rouge, Soul et Luca sont tous sortis sur Disney+ et, malgré leurs qualités, ils sont tous les trois tombés dans l’oubli… Cette stratégie de communication semble doublement dommageable pour Mickey, car le studio s’embourbe dans des remakes insipides (Blanche Neige et Lilo & Stitch dernièrement) invisibilisant des films originaux comme Luca : qu’on ne peut que vous conseiller de (re)découvrir.
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