Les indomptés ou On Swift Horses en version originale exposera deux personnages différents : Muriel (Daisy Edgar-Jones) et Julius (Jacob Elordi), qui seront tous les deux liés par le frère de ce dernier appelé Lee (Will Poulter) qui s’avère être le mari de Muriel. Une mise en place qui va nous montrer l’attirance entre Muriel et Julius, nous faisant imaginer avec évidence comment cela va évoluer. Une situation qui fait penser au film de Jim Sheridan : Brothers avec Tobey Maguire, Jake Gyllenhaal et Natalie Portman par son triangle amoureux. Cependant, le film va seulement nous donner l’illusion de progresser vers un trouple entre ces différents personnages, car Julius et Muriel, attirés mutuellement, vont par leur solitude réussir à se libérer.

DU SOLITAIRE AU POKER

Ce métrage sera une métaphore de la solitude. Julius s’affranchit de son manque en le comblant par son retour auprès de son frère Lee. Délaissé par l’État qu’il a servi, rentrant de la guerre de Corée, sans avoir le droit de toucher la moindre pension, seul. Il va chercher du réconfort auprès de la séduction entre lui et Muriel, ou même, par son activité visant à se rattacher à une personne sans se livrer à elle et sans éprouver le moindre sentiment en tentant l’expérience de gigolo. Finalement, c’est grâce à l’écoute de ses désirs et surtout par son lâcher prise qu’il va enfin se découvrir avec Henry (Diego Calva), ressentant une attirance physique, ainsi que le développement de sentiments avec ce joueur de cartes.

Muriel a une exposition à travers la métaphore de la solitude par le jeu de cartes. Sa partie de solitaire en cours, déposée sur la table, est assez explicite… Cependant, grâce à Julius et à sa présence, Muriel va combler cette solitude par la séduction personnifié par le Poker, que va lui apprendre Julius, qui sera un jeu beaucoup plus excitant que le précédent par la chance et la prise de risque. De plus, ce jeu de cartes se base sur l’énigme ainsi que sur le décryptage des émotions, ce qui fait sens par rapport à l’écriture complexe, flou et énigmatique de Muriel. Elle va d’ailleurs continuer à s’échapper de l’ennui infligé par son couple en jouant à des paris hippiques, ce qui fait écho au Poker.

Muriel va également se divertir en comblant et en découvrant sa bisexualité retardant, tout comme pour Julius le lâcher prise en raison du jeu sur l’ambiguïté. Ce qui est complexe, c’est que Muriel aime néanmoins son mari, qui reste une bonne personne, mais d’autres désirent la plongent dans des rapports charnels, délaissant l’émotion avec Sandra (Sasha Calle), ne sachant qui elle aime réellement.

L’AMBIGUÏTÉ PAR LES NON-DITS

Les Indomptés ne sera pas contemplatif. Il ne va pas essayer de nous perdre dans des images abstraites. Le film de Daniel Minahan évoluera dans l’ambigüité par les interactions de ses protagonistes transmise par la séduction et par les non-dits, par ces regards ou ces sous-entendus. Julius, comme Muriel seront guidés par leurs désirs qui s’entremêlent formant alors certains blocages à l’encontre de leur relation. Finalement, Julius, représenté comme un mystère en début de métrage, sera plus clair dans son envie que Muriel. Ils s’aiment bien, mais Julius veut rejoindre une autre personne qu’il aime : Diego. Muriel, quant à elle, aime bien Lee, mais elle ne peut plus continuer à faire prospérer l’illusion, car ses désirs sont ailleurs.