Fantastic Four est un projet de longue date chez Marvel. Bien que les super-héros connaissent leur 4ᵉ apparition sur grand écran, il s’agit ici de leur première au sein du MCU. Plus qu’une origin story, ce film est aussi un moyen pour les spectateurs peu assidus de raccrocher les wagons avant le gros final de la phase 6 (dont il est le premier film). Des missions multiples donc pour la grande saga Marvel, mais encore faut-il que le film tienne aussi la route tout seul…

La phase 6 du MCU est officiellement lancée avec Fantastic Four : First Steps ! Véritable aubaine pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi (l’horrible) phase 5 composée de chef-d’œuvre comme Ant-Man et la Guêpe : Quantumania (…) et de très (trop) nombreuses séries oubliables, la phase 6 s’ouvre dans un univers qui n’a rien à voir !

Inutile donc de « faire ses devoirs » et de s’infliger la phase précédente, aucun background n’est nécessaire pour regarder Fantastic Four : First Steps ! (Il faudra probablement le faire pour les prochains films de la phase 6). Il s’agit ici d’un très bon moyen pour Marvel de récupérer les spectateurs, qui se seraient lassés, et de les inciter à se replonger dans le MCU avant le bouquet final (Doomsday/Secret Wars).

Ce film a donc une double mission à remplir : s’intégrer dans la grande saga Marvel et raconter une histoire qui lui est propre. Est-ce une réussite ?

Un univers solide

Fantastic Four : First Steps présente la Terre-828 où les années 60 étaient déjà baignées dans des technologies futuristes. Robots, voitures volantes, portail de téléportation sont autant d’accessoires à la disposition des personnages durant le film. Bien sûr, cela reprend l’image que l’on se faisait du futur à l’époque et s’intègre parfaitement aux costumes et couleurs qui rappellent les travaux de Jack Kirby.

La réalisation de Matt Shakman (WandaVision) s’adapte aussi à cette époque et propose par moment des montages typiques des 60’s (des multiplications de cadres notamment) ou reprend directement le vieux dessin-animé des 4 fantastiques. Que ce soit les décors, les costumes, la réalisation, tout participe à dépeindre un univers crédible pour les personnages.

Petite mention pour l’excellente bande originale de Michael Giacchino qui réalise un vrai thème identifiable pour les Quatre Fantastiques.

Le robot Herbie dans les 4 fantastiques
Meilleure nounou de 2025

Les 2* Fantastiques

Reed Richards (Pedro Pascal) et Susan Storm (Vanessa Kirby) sont véritablement au cœur des intrigues de ce film, ou du moins d’une intrigue… En effet, leur enfant sera un enjeu majeur du film et constituera le nœud principal du scénario. Cependant, la relation de couple est vite reléguée au second plan… Reed se dispute une fois avec Susan sur leur vision de la parentalité… et c’est tout.

Mais Reed et Susan peuvent s’estimer heureux, ils disposent à minima de quelques scènes pour développer leur personnalité : ce qui n’est pas le cas de Johnny Storm (Joseph Quinn) et de la Chose (Ebon Moss-Bachrach). C’est bien simple, ils n’existent pas dans le récit autrement que pour leur fonction.

  • Johnny allume le feu.
  • La Chose est musclée.

Pire, durant une séquence, la Chose sympathise avec une femme qui l’invite à un rendez-vous, on croit alors qu’une relation va se créer… et puis non. Les deux personnages se recroisent vaguement, mais il n’y aura aucun développement de cet échange.

L’origin story des personnages est balancée rapidement dans un genre de « previously in The Fantastic Four ». En soi, cela peut ne pas être gênant, mais quand les protagonistes sont si peu développés dans le reste du film, il est dommage de se passer d’un point d’accroche facile au début…

En bref, le scénario se focalise trop sur l’histoire et pas assez sur ses personnages qui ne progressent pas pendant 2h.

Need Richards les 4 fantastiques

La soupe Marvel classique

Le MCU est à la fois une force et un point faible pour les films qui s’inscrivent dedans.

Une force, car l’aspect sériel attire des spectateurs qui viendront forcément regarder les films. Un point faible puisqu’il place toutes les œuvres (ou plutôt contenus en l’occurrence) dans un moule de fabrication très codifié.

Bien que ce film échappe à l’humour omniprésent des autres opus Marvel, il comporte tout de même son lot d’effets spéciaux hideux (le bébé et les scènes d’actions en ville…). Mais ce n’est pas tout ! Car si certains décors et costumes sont flamboyants, la majeure partie du film se déroule tout de même dans des lieux grisâtres et ternes…

Tout n’est pas à jeter cependant, Galactus, la surfeuse d’argent et plus généralement toutes les scènes dans l’espace sont très réussis visuellement (« s’inspirant beaucoup » d’Interstellar).

Il en ressort un film inégal qui a probablement souffert de quelques scènes coupées au montage final, car certaines séquences finissent nulle part et ne sont pas reprises derrière…

La chose dans un vaisseau dans les 4 fantastiques
Si bleu et pourtant si terne.

Fantastic Four : First Steps est, dans l’ensemble, un bon divertissement. Il permettra peut-être à certain.e.s de se replonger dans le MCU ou de passer un moment agréable en salle, mais les lacunes classiques de Marvel l’empêchent d’être un vrai bon film indépendant de sa saga.