
Après le très bon Yannick (2023), Daaaaaali ! sorti la même année et Le deuxième acte (2024), le cinéaste parisien garde sa cadence de métrage effrénée en sortant son 6ème film depuis 2022. L’accident de piano, va tout comme ses prédécesseurs mettre en scène un casting d’acteurs français bankable, donnant vie à un scénario farfelu, entre humour et drame.
DÉBILES ET ANTIPATHIQUES
Ce sera sur une nappe sonore constituée de notes de piano dissonantes ou plutôt défectueuses, que le métrage va nous être présenté. Une exposition de personnages qui seront aussi débiles, qu‘antipathiques. Que ce soit par la journaliste donnant l’illusion d’être empathique, incarné par Sandrine Kiberlain, du détestable assistant de star avec Jérôme Commandeur, du débile Karim Leklou, d’un père totalement con et dangereux ou de l’handicap d’Adèle obstruant une partie de ses capacités intellectuelles. Cependant, malgré son côté antipathique et criminel, elle va néanmoins être ce personnage tout comme Yannick, dangereux, engendrant de l’empathie même s’ils entraînent, tout deux, le mal. De plus, cet attachement sera généré par le fond du film traitant de la débilité de ces vidéos, véhiculant un intérêt débilement démesuré, abrutissant ceux qui les regardent ou les créent. Magalie (Adèle Exarchopoulos), semble être une enfant stable, mais elle va devenir handicapée par ces contenus qui vont l’enfermer dans un système débile et inquiétant, détruisant sa matière grise.

À EN VOMIR MON YAOURT
Certains symboles vont permettre de métaphoriser le dégoût ainsi que la liberté. Le yaourt va être un élément comique, en étant le plat préféré de Magalie. La texture du produit contenant du lactose est comparée à l’intérieur du cerveau des consommateurs et créateurs, personnifiant donc un taux d’intelligence peu solide. Le dégoût sera illustré en fin de métrage, avec Magalie vomissant l’absurdité qu’elle créer et qu’elle ingurgite.
Afin de mesurer ces humains au quotient intellectuel discutable, Dupieux va même les présenter : en train de scander leur star, près d’un « parc zoologique » subtilement mis en scène par le biais d’un surcadrage à travers la voiture où Magalie se laisse porter. Cela montre bien qu’Internet à réduit l’intelligence de ses utilisateurs, les rétrogradant au stade sauvage, au point ou ça en devient même insultant pour les animaux.
Pour finir, le dernier symbole représente la liberté à travers ce corbeau. Magalie espère que le volatile, décédé en début de métrage, écrasé par les essuie-glaces de l’assistant peu recommandable, se réincarnera en quelque chose de plus intéressant. Ironie du sort, cet oiseau, peu porteur de joie, va finalement -Spoilers- donner une deuxième vie à l’esprit de Magalie, la libérant de ce système auquel elle a été victime, s’envolant emportant avec elle des notes de piano enfin mélodieuses.

L’Accident de piano, déploie une personnalité, propre à Quentin Dupieux, ne faisant donc pas forcément l’unanimité, malgré le casting, la violence crue, ou l’humour dramatiquement absurde, les certains rires de Magalie, aidé par une très bonne interprétation d’Exarchopoulos.
Un film moyen, qui restera néanmoins fidèle à une personnalité en cohérence avec l’exécution de son message.
Laisser un commentaire