Sorti en salles le 2 juillet 2025, le deuxième volet de la série de films d’animation « Les Bad Guys » a aussi été le premier que j’ai visionné, un peu au hasard, même si j’avais cru comprendre que son prédécesseur sorti en avril 2022 avait été bien reçu par le public. Et je n’ai pas été déçue.

Cette adaptation de la bande dessinée « Les Super Méchants » de l’auteur Aaron Blabey a pour réalisateur Pierre Perifel, aussi connu pour avoir réalisé « Shrek 4 : Il était une fin ». Cela dit, ce n’est pas avec ce dernier que ses qualités cinématographiques ont été, selon moi, révélées au grand jour. En effet, après avoir été époustouflée par « Les Bad Guys 2 », j’ai évidemment été intéressée de voir sa première partie. Il est toujours bien de voir l’évolution de la production d’un film à l’autre, surtout dans la même série et je le répète : je n’ai pas été déçue ! Commençons donc par le premier volet.

Il a pour protagonistes cinq animaux (Loup, Serpent, Piranha, Tarentule et Requin), amis et criminels endurcis ; acteurs dans de nombreux casses, braquages et autres vols, ils se complaisent dans leur rôle de méchant, satisfaits que l’opinion publique soit contre eux et de toujours éviter la prison malgré des plans toujours plus risqués.

Les Bad Guys, comme ils sont nommés dans le film, se retrouvent alors à tenter un casse d’une filouterie encore plus prononcée qu’il sert à prouver à la nouvelle gouverneure de leur ville, Diane Foxington, qu’ils sont les meilleurs dans leur domaine, et pas près de s’arrêter. Par un concours de circonstances, ils se retrouvent à devoir jouer les gentils afin d’échapper à la vie de prisonniers.

À partir de là, le développement des personnages commence, nous montrant des facettes bien différentes et nuancées de la méchanceté. Monsieur Loup, le meneur des Bad Guys, remet en question ses choix de vie et l’impact que l’avis des autres a sur lui ; il se découvre une volonté et, même, une appréciation de la gentillesse, qu’il cherche d’abord à renier. Par peur d’être rejeté par ses amis, il fait semblant de jouer le gentil dans un but intéressé mais ressent de plus en plus la bonté, alors que Monsieur Serpent y voit de la faiblesse et une raison d’être maltraité par la société. Comment pourrait-il penser autrement ? Ils sont constamment critiqués par le monde dans lequel ils vivent, ils sont les parias effrayants que tout le monde fuit et, à défaut de changer, ils en ont fait une force, un trait de caractère qu’ils choient car obligés de vivre avec.

Même dans le design de leurs personnages, il est clair qu’ils ne sont pas « comme les autres » : alors que la plupart des personnages secondaires sont des humains, eux, sont des animaux. Il n’y a pas qu’eux, d’ailleurs, mais aussi la gouverneure, Diane (un renard) et le mignon petit Professeur Marmelade (un cochon d’Inde), montrant que, gentil ou méchant, les personnes « à part » dans cet univers sont déshumanisées. Elles deviennent aussi complexes à comprendre et imprévisibles que des animaux aux yeux des humains. Mais ces personnalités restent néanmoins humaines, car elles parlent, communiquent avec les autres humains, mais ne sont jamais perçues comme leurs égales et cela, malgré leur ascension sociale et les sentiments positifs qu’elles peuvent générer, comme avec le personnage de Diane.

Linda Cook review: ‘The Bad Guys’ is really good | OurQuadCitiesConsulter. Crédits : AP. Droits d’auteur : © 2022 DreamWorks Animation LLC. All Rights Reserved.

Ainsi, on peut se lier d’affection à ces animaux, peu importe leur côté dans la morale, puisqu’ils présentent des émotions aussi variées que justes ; tout acte a une conséquence et Loup le comprend bien. Être bien traité par ses pairs, ça demande de bien les traiter aussi. Il se laisse alors emporter par le « frisson » que procure ses bonnes actions. 

Universal Pictures France, Galerie du film « Les Bad Guys 2 »

Dans le second volet de cette série de films, les cinq vilains vivent à présent en toute légalité. Mais, un jour, se voient forcés de revêtir leurs anciennes habitudes. Un groupe de malfrats qui s’est inspiré de leur ancienne réputation veut les convaincre de commettre un ultime délit en leur compagnie.

Je ne vais pas dévoiler plus l’histoire du deuxième film, mais développer essentiellement sur l’aspect technique des deux productions.

Vous l’aurez compris, s’ils ont aussi bien fonctionné au cinéma, c’est parce que la qualité d’écriture (ou plutôt d’adaptation) est au rendez-vous, en plus d’une animation fluide et bien rythmée. On y retrouve tout ce qui fait un bon film d’animation, accessible à tous les publics : des personnalités variées mais simplement identifiables, de l’action sans excès, une bande-son qui immerge dans l’ambiance du film, de l’humour léger et bien dosé, et une morale juste, pour éduquer les plus jeunes (et pas que, j’imagine). 

Au final, j’ai vraiment apprécié regarder les deux œuvres, et elles m’ont fait penser aux derniers « Spiderman : New Generation », et je ne pense pas être la seule ; cela fait plaisir de voir que le cinéma d’animation tout public se renouvelle par sa créativité et par l’attention qui est portée sur la qualité des images, qui s’inscrivent comme de véritables œuvres d’art. Bien sûr, les histoires et leurs finalités sont tout aussi importantes (et dans ces cas-là, satisfaisantes) et j’ai hâte de voir ce qu’il se fait à l’avenir dans ce domaine en constante évolution.

Universal Pictures France, Galerie du film « Les Bad Guys 2 ».