
LES TRACES DU DEUIL
Juste l’espace entre nous est la distance entre la mère défunte de Nan-Young (Tae-ri Kim) et son copain Jay (Kyung Hong) séparé par une distance astronomique : allant de Mars à la Terre. Nan-Yong a perdu sa mère, astronaute, lors d’une mission sur la planète rouge, mais cela ne l’a pas empêché d’évoluer professionnellement sur ses traces, voulant accomplir sa quête au-delà de notre espace.
Les métaphores du deuil, et plus précisément l’étape du déni, va être vécu par le père de la jeune femme, continuant, de manière obsessionnelle, à essayer de communiquer avec son épouse à l’aide de ses instruments scientifiques. On a également l’activité de Nan-Young, faisant écho à son propre déni, par la création d’un détecteur de formes de vies, qui va bien entendu servir à détecter de potentiels organismes extraterrestre, mais cela semble être un prétexte, car Nan-Youg à une technologie lui permettant de potentiellement retrouver sa mère décédée, sur Mars.
Ce film nous fait d’ailleurs penser à une autre œuvre, mettant en lumière le lien parent-enfant séparé par une très grande distance. Interstellar (2014), réalisé par Christopher Nolan, abordera également ce processus de deuil. Juste l’espace entre nous sera exclusivement perçu du point de vue de l’enfant et du manque causée par la perte de la mère de Nan-Young vécu aussi comme une trahison, par son abandon, également et largement traitée dans Interstellar.

ALIGNEMENT DES ASTRES
Une histoire d’amour sous fond de SF, nous offrira un récit agréable à regarder et à vivre, par sa beauté ainsi que par sa douceur. C’est à partir du parapluie qu’adresse Jay à Nan-Young que la romance commence entre les deux personnages. Ils seront tous les deux exposés par un temps. Jay est un garçon au goût vintage, en écrivant avec du papier et un stylo, tandis que Nan-Young sera plus moderne. Le tourne-disque que va réparer Jay pour Nan-Young, source de leur rencontre, sera un élément fort, car il va unir les deux amours de Nan-Young, à savoir sa mère, car l’objet lui appartenait, mais aussi à son copain, Jay, qui est musicien, ce qui fait écho à la platine. De plus, l’objet est ancien ce qui fait référence à l’exposition du jeune homme.
Cette jolie relation sera accompagnée par l’esthétisme très inspiré entre lumières vives et éclairage naturel, offrant une très belle imagerie. La technologie futuriste sera très bien utilisée, transposant des actions du quotidien, que nous effectuons de nos jours, permettant de rendre cette modernité crédible. De plus, la forme agréable du film sera également permise grâce à la musique diégétique (chanson de Jay) et extradiégétique (variété dans la bande musicale).
La beauté du film réside dans son message d’amour lointain métaphorisé par le voyage spatial. D’un côté : le lien immortel de la mère de Nan-Young, et de l’autre la distance entre elle et Jay. La traduction française du titre « Juste l’espace entre nous » n’est pas anodine, car le « Juste » signifie qu’aucun espace ne pourra séparer l’héroïne de ceux à qui elle a confié son amour, même si la distance est infini, que ce soit les tréfonds de l’Univers avec Jay ou la mort de sa mère. L’amour franchit donc tout les espaces infini que ce soit l’espace ou la mort.




Laisser un commentaire