Scarlett Johansson dans Jurassic World Renaissance

Jurassic World Renaissance (ou Jurassic World 4 pour les intimes) est enfin sorti au cinéma. Après la débâcle du 3ᵉ opus : comment la saga pouvait-elle se relever ? Ce nouveau pari est-il une réussite ?

En l’an de grâce 1993 sortait Jurassic Park. Avec ce véritable chef-d’œuvre du Cinéma, Steven Spielberg réinventait les effets spéciaux et donnait une nouvelle ligne directrice à toute l’industrie pour le divertissement grand public. Un monument qui pose un problème majeur : comment continuer après cette révolution ?

C’est malheureusement avec un 2 plus sensationnaliste et un 3 compliqué à produire… que les dinosaures ont disparu de nos écrans pendant 14 ans avant de subir un soft-reboot en 2015. La saga renaît avec Jurassic World qui, prenant directement la suite des Jurassic Park, explore de « nouveaux » horizons.

« Nouveaux » car, dans les faits, la saga peine à allier les clins d’œil nostalgiques avec la nouveauté et les résultats finaux sont souvent… mitigés. Le 3, ou Jurassic World Dominion, était presque un cas d’école de ce qu’il ne fallait pas faire dans une saga et semblait avoir enterré les projets suivants. Mais l’argent appelant l’argent, il était évident qu’Universal continuerait de dépenser sans compter sur sa poule aux œufs d’or et c’est dans ce contexte délicat qu’arrive Jurassic World Renaissance.

Y a-t-il un réal pour sauver les dinos ?

Lorsque les studios cherchent un réalisateur pour travailler sur un projet bourbier, un nom est en tête de liste : Gareth Edwards !

  • Besoin de quelqu’un pour relancer Godzilla aux États-Unis ? Gareth Edwards.
  • Besoin de quelqu’un pour réaliser un Star Wars sans Jedi entre le 3 et le 4 ? Gareth Edwards.
  • Besoin de quelqu’un pour réanimer une franchise de dinosaures en perte de vitesse ? Gareth Edwards.

Au-delà de son aspect pompier de service, le réalisateur anglais avait tout pour adhérer au projet. Tous ses films (ou presque) abordent visuellement la thématique du gigantisme, confrontant des humains à des monstres spectaculaires, se situant sur des îles tropicales. 3 cases facilement cochées par la saga des Jurassic World.

Bien sûr, l’impact de Gareth Edwards ne se limite pas à de jolis plans sur des palmiers, mais il se ressent aussi dans le rythme du film et de ses répliques qui trouvent un côté 90’s très satisfaisant. En dehors d’une séquence avec des simili-diplodocus, le film n’abuse pas de références lourdes aux autres opus et parvient même à créer des moments inédits comme la longue traque d’un dinosaure marin en bateau.

Visuellement, rien à dire, Jurassic World Renaissance est une vraie réussite tant dans les décors, que dans le cadrage ou le design de ses nouveaux dinos, mais…

Le nouveau Dinosaure de Jurassic World Renaissance le D-Rex
Toute ressemblance avec le Rancor de Star Wars VI est purement fortuite.

Un monde perdu

Mais, il y a un et même plusieurs « mais ».

L’histoire est cousue de fil blanc de A à Z. Certes, c’est un blockbuster, le scénario est forcément balisé pour plaire à un public très large, mais il y a des limites… Tous les arcs narratifs sont prédictibles au bout de 10 minutes de film, les personnages sont clichés et unidimensionnels. Pire, certains, comme la famille, semblent parachutés dans le film pour ajouter une sous-intrigue molle et quelques scènes drôles, mais n’ont pas réellement d’histoire à raconter.

À l’échelle du film, ce vide scénaristique est déjà pesant, mais il l’est encore plus au regard de la saga… Jurassic World 2 présentaient tout de même deux pistes à creuser pour les suites :

  • Comment vivre avec des dinosaures dans nos villes ?
  • Le clonage des êtres humains ?
Les diplodocus de Jurassic World Renaissance
Ils se déplacent en troupeau là, non ?

Jurassic Park ? World ? Land ? Part 2

Ces deux thématiques avaient été balayées sous le tapis dans le 3ᵉ opus et le 4ᵉ en fait de même… Au début du film, la cohabitation avec les dinosaures est mise à la poubelle avec un simple panneau de texte (pratique…) et le clonage n’est pas du tout abordé.

Jurassic World Renaissance porte donc bien son nom dans le sens où il s’agit presque d’un nouveau reboot au sein de la saga. C’est même à se demander pourquoi il s’appelle encore Jurassic World tant cet opus ne reprend rien aux trois films précédents.

Il est également difficile d’y voir un potentiel de nouvelle franchise. Sans grande surprise, les personnages principaux (qui avaient déjà bien peu à raconter) vont sur l’île, en reviennent et y ont bouclé leur arc narratif. Y a-t-il encore un intérêt à les revoir dans une suite ? Pas sûr… Mais le monde regorge de riches entrepreneurs en chemise blanche qui voudront aller sur une île dangereuse pour nous donner l’occasion de revoir le même film… encore et encore.

Apparition du T-Rex dans Jurassic World Renaissance
« Ah shit ! Here we go again… »

Spectaculaire, novateur sur le plan visuel avec de très bonnes scènes d’actions dans la jungle : le film a tous les traits du blockbuster estival. Malheureusement, il pèche dans son approche trop « grand public » et à ne pas vouloir se mouiller, le film ne raconte surtout pas grand-chose de neuf.

Jurassic World Renaissance est donc un bon divertissement, pour celles et ceux qui ne seraient pas trop regardants sur l’histoire.