Affiche du film the life of Chuck

Après quelques années passées sur Netflix, Mike Flanagan (The Haunting of Hill House, la chute de la maison Usher) revient derrière la caméra pour une nouvelle adaptation de Stephen King : une réussite ?

Habitué à la réalisation de films d’horreur (Absentia, Ouija : les origines), Mike Flanagan propose un premier pas de côté dans sa filmographie avec The Life of Chuck. Comme souvent, Stephen King n’est pas loin du réalisateur qui s’essaie pour la première fois au drame pur sans horreur (ou presque).

Cette grande première s’accompagne d’un casting 5 étoiles (Tom Hiddleston, Chiwetel Ejiofor, Karen Gillan), d’un scénario énigmatique (dont il vaut mieux s’être préservé avant d’aller voir le film) et surtout d’une grande maitrise formelle : mais est-ce bien suffisant ?

Merci Chuck !

S’il y a bien un point à souligner pour The Life of Chuck, c’est sa construction narrative brillante. Le film se construit en 3 actes qui vont constamment se faire écho et remettre en perspective ce qui a été vu précédemment.

Cela permet notamment d’imposer une ironie dramatique renforcée par une voix-off sarcastique (un peu comme dans The Stanley Parable) et de teinter tout le film d’une mélancolie lancinante.

Avec ce scénario, Mike Flanagan aborde une nouvelle fois ses thématiques préférées : le deuil et l’acceptation de la mort. Comment réagit-on face à l’annonce de nos derniers jours ? Comment continue-t-on à vivre ? Que laisse-t-on derrière nous et surtout qu’emportons-nous en partant ?

Tom Hiddleston sur un panneau de the life of chuck

Une multitude de qualités

Outre son scénario, The Life of Chuck brille également par la qualité de ses acteurs qui sont absolument tous irréprochables. Le rôle « principal » du film, Tom Hiddleston déploie ici tout son talent, notamment dans une scène de danse. Cependant, il ne faut pas oublier le premier acte où, à travers une simple variation de sourire, il parvient à communiquer de la gêne, de la tristesse, de la joie, etc.

À la réalisation, Mike Flanagan n’est pas en reste non plus. Le metteur en scène parcourt plusieurs genres dans ce film allant du drame dans le premier acte, en passant par la comédie musicale dans le second, avant de passer par une petite parenthèse horrifique dans le troisième.

Il n’y a en réalité qu’une seule scène teintée d’horreur (lorsque le grand-père interdit à Chuck d’aller au grenier), mais avec cette petite pique, Mike Flanagan rappelle qu’il est ce qui est arrivé de meilleur au cinéma de genre dans les 20 dernières années.

Mark Hamill à son bureau dans The life of chuck

Chuck, le choke ?

Seul bémol du film (peut-être) : sa fin un peu trop explicative. Sans spoiler, l’acte 1 nous amène à nous questionner sur le sens de ce qu’on regarde. L’acte 2 permet d’émettre des hypothèses. Enfin, l’acte 3 apporte des éléments de réponse jusqu’à la scène finale qui donne la clé de compréhension.

En réalité, cette clé est déjà obtenue par le spectateur avant la dernière scène qui ne vient que surligner une explication pourtant très claire… Un peu dommage, mais ce « défaut » semble bien léger face aux nombreuses qualités du film.

Chuck enfant dans The Life Of Chuck

The Life of Chuck est donc un excellent film. Son seul véritable problème réside aussi dans sa principale qualité : le mystère qui entoure son scénario. Avec un tel parti pris, difficile de communiquer autour du projet et c’est sans surprise que le film ne réalise « que » 100 000 entrées en France… Dommage, quand le film a tout pour plaire à un grand public.