
Black Swan, est le point final de l’effort humain qu’atteindra Nina Sayers (Natalie Portman). Elle sera animée par une détermination sans faille, afin d’atteindre son immense objectif : convoiter le prestigieux rôle du ballet, le Lac des Cygnes, écrit par Piotr Ilitch Tchaïkovski. Pour cela, elle va devoir atteindre la perfection, franchissant les horreurs qui lui seront infligées.
UNE PLONGÉE VERS LA FOLIE
Aronofsky, malmènera son personnage, la faisant progressivement plonger dans la folie. Elle va devoir se hisser au sommet parmi toutes ses concurrentes, rêvant du trône promis à Nina. Cette dernière, heureuse d’avoir eu le rôle, aura néanmoins débuté sa transformation vers les abysses dès le début du film, par cette griffure dans le dos.
Pour accompagner cette chute, les mouvements de caméra seront assez tremblants, longs, de sortes à maintenir l’oppression de la situation, accompagnée par des plans vertigineux, pour ressentir cette grande instabilité mentale que subira Nina.
La pression sociale, alourdit le bilan psychologique de la danseuse. En effet, elle vit toujours chez sa mère, misant sur une vie artistique, dépendante financièrement et traitée comme une enfant par cette dernière, voyant son propre reflet de la réussite à travers sa fille. Le miroir sera d’ailleurs une surface qui va revenir pour personnifier le dédoublement, la folie. Tous comme la quête de Nina de maîtriser une personnalité opposée, celle du cygne noir.

Son corps sera agressé par l’effort physique, ainsi que par l’oppression masculine engendré par Thomas (Vincent Cassel) qui va accroître la pression psychologique sur Nina, par son harcèlement, ses agressions sexuelles envers la danseuse, s’enfermant dans son objectif, ne réalisant même pas le mal qui lui est fait. Thomas en profitera, abusant de son statut professionnel.
D’autant plus qu’elle n’aura aucun support émotionnel. Encore pire, sa mère qui est censée en être un, sera en réalité un poison pour sa fille. Thomas, avec ironie, tente même d’en être un, camouflant aux yeux de Nina sa réelle nature, qui est l’une des causes du danger encouru par cette dernière. Même Lily (Mila Kunis), qui n’est pas seulement sa doublure, mais son double maléfique, dans la représentation que Nina fait d’elle, sera donc, en réalité alimenté par le développement de ses troubles mentaux majeurs. Elle se présentera comme celle qui pourrait lui faire sortir de cette spirale, mais seulement d’apparence. Elle sera sa part sombre, le cygne noir, que Nina va vouloir acquérir.
Ce sera finalement un pianiste, accompagnant Nina, qui aura le meilleur conseil. Malheureusement, il n’aura que moins d’une dizaine de secondes à l’écran, laissant cette réplique s’évaporer dans le vent, alors que son conseil est sans doute l’une des uniques sources positives du métrage : « J’ai une vie. Ne travaille pas trop. C’est le grand jour demain ». Néanmoins, tout comme Beth (Winona Ryder), Nina va être victime de la malédiction, insufflée à ceux qui convoite la gloire, faisant référence à sûrement de nombreuses personnes regardant cette œuvre…
Black Swan évolue vers une transformation du cygne noir, dans l’oppression, la noirceur, la déshumanisation, le sacrifice, la folie. Des thématiques qui vont être traduit par le dépassement de soi, pour atteindre la virtuosité attendue, afin d’espérer devenir être parfait. Un développement qui ira jusqu’à l’horreur, par des scènes d’épouvantes, organiques, intensifiant la psyché alarmante de Nina.
–Spoilers–
Finalement, tout comme le récit du lac des cygnes le raconte, Nina trouvera sa liberté dans la mort, s’éteignant sous les lumières des projecteurs.
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