UNE EXPOSITION PRESQUE NORMALE

Admettons qu’une famille riche est une famille normale (ce qui n’est clairement pas le cas), les problèmes de ménages entrainants des conflits (majoritairement fraternels dans le cas de ce métrage) sont pour le coup, souvent émis. Deux familles seront représentées par les couples ayant à leur charge un enfant issu d’un très bon parti, avec d’un côté Yang Jae-gyu (Jang Dong-gun), médecin et de l’autre Yang Jae-wan (Seol Kyung-gu), avocat. Ces foyers aisés faisant leurs réunions autour d’une tablée prestigieuse, comme une rencontre professionnelle, vont faire écho au mépris de la « classe inférieure ». En effet, la victime du récit s’avère être un sans-abri, tabassé par les membres de cette riche famille. D’autant plus que la mère de Si-ho confirme cette haine contre les pauvres en tenant des propos profondément choquant à leur égard pour sauver égoïstement son fils, en tort.

Le film va traiter de cette question, tout comme dans la récente série britannique Adolescence (2025), : « Qu’est-ce que les parents peuvent faire dans une situation pareille ? », « Le parent doit-il assumer la sentence de leur enfant ? » Dans la mini-série, la tension tournera autour du doute de l’innocence, tandis que dans A Normal Family, on va savoir très rapidement que Si-ho, accompagné de Hye-yoon (sa cousine) sont coupables. Les parents seront partagés entre la colère et la souffrance causée par l’acte, la rage de soutenir leur enfant ainsi que par le frisson des conséquence absolument pas pris en compte par ces adolescents, terrifiant, compliquant leur défense même aux yeux de leurs familles.

LE FORESHADOWING DE YANG JAE-GYU

Parlons à présent, de l’outil de mise en scène, choisi par Hur Jin-ho. Le réalisateur sud-coréen va se servir du foreshadowing. Ce procédé permet de laisser des indices afin d’avertir d’un présage dans le récit. Dans A Normal Family, le cinéaste, va utiliser un événement. Celui de cette biche, renversée par Gyu. On a, par cette scène, un écho du meurtre, qu’il soit volontaire ou non. A Normal Family illustre l’homicide en arrière-plan, par le client de l’avocat, Jae-wan, à travers l’axe majeur autour du meurtre des adolescents, et par cette fin, venant conclure le mécanisme du foreshadowing. La fissure sur le pare-brise, symbole du déchirement de la famille est également une empreinte de cet indice qui va nous révéler le présage présenté lors du second twist, après ce premier retournement de situation glaciale venant hisser la qualité du film.

Même dans leur vie tranquille et confortable, ils ne sont pas à l’abri d’un drame venant perturber leurs quotidiens. C’est ce qui définit une famille normale brisant l’aspect pécuniaire.

Il est dommage de ne pas utiliser le point de vue de la police afin d’intensifier la tension. Le film assume néanmoins son choix d’utiliser principalement les yeux des parents afin de nous permettre de nous demander ce que l’on aurait fait à leur place.