
Trois ans après son dernier film « En corps » sorti en 2022, Cédric Klapisch, revient avec un long-métrage présenté au festival de Cannes en hors-compétition intitulé : « La Venue de l’Avenir ».
DIFFÉRENTES ÉPOQUES POUR UN OBJECTIF
Deux temporalités différentes liées par l’unité de la généalogie, d’une famille vivant de nos jours avec celle d’Adèle (Suzanne Lindon) qui s’exode à Paris en 1895. Les objectifs vont se confondre par cette quête de la recherche. Le personnage d’Adèle offre une dramaturgie par son objectif de retrouver sa mère, qu’elle n’a jamais vue. Le point de vue de la famille moderne, aura quant à elle, comme mission d’enquêter sur leur origine venant de cette jeune femme, Adèle. Une quête faisant écho à cette dernière, qui a pour but de retrouver sa figure maternelle.
LE TEMPS HOMOGÈNE
La forme du film se base sur son mécanisme de jouer entre les temporalités de sortes à homogénéiser les deux époques. En effet, ce n’est pas anodin de choisir Paris, comme décor clef, car cette ville, chargée d’Histoire, va permettre visuellement de confondre les temps par son architecture. Klapisch ne va pas hésiter à même se servir de la capital pour nous surprendre dans la bascule de ces époques. D’autres outils sociétaux vont également être utilisés, comme l’envie d’aller à Paris pour trouver du travail en raison des opportunités que peuvent nous apporter la ville, ou même ce parti-pris intelligent de ne pas moduler la manière de parler selon les époques. L’ancien temps va parler de la même manière que de nos jours. Les âges seront aussi entremêlés à travers la même temporalité, avec ce groupe différencié par Seb (Abraham Wapler), le cadet, Abdel (Zinedine Soualem), le senior, en passant par des intermédiaires tels que Céline (Julia Piaton) ou Guy (Vincent Macaigne). La COVID-19 a révélé une nouvelle habitude, devenant un nouvel outil pour le métrage en unifiant les âges au sein de la même temporalité à travers les appels conférences groupées, étant une manière figurative d’illustrer une multitude d’âges dans une unité matérielle : l’écran d’ordinateur.

A TRAVERS L’ART
Qu’est-ce qui est plus intemporelle, immortel que l’art pour pouvoir naviguer à travers le temps ? La peinture semble être à l’époque une discipline révolue au profit de la photographie qui devient le nouveau support moderne. Cependant, comme l’expose la scène d’ouverture du film, la peinture est encore un art qui attire le regard d’aujourd’hui. La photographie était à l’époque donc une nouvelle façon de capturer l’instant tout comme le job de Seb, créateur de contenu qui est la figure de nouveauté visuelle en 2025.
La musique sera également un art qui va permettre de faire des allers-retours entre les deux temporalités. Cela sera permis par Fleur interprétée par Claire Pommet (Pomme de son nom de scène) avec sa chanson « La Nuit » écrit et composé par l’artiste. Une musique actuelle qui va servir d’habiller la temporalité d’Adèle, tout comme la musique classique (du Mozart, plus précisément) qui va résonner dans un restaurant actuel. Cet exemple marquant appuie sur l’immortalité de l’art en prouvant que les musiques du compositeur autrichien ont traversé des siècles. Après la musique, un nouveau support va permettre d’entrevoir un nouvel art traversant le temps : le cinéma.
La Venue de l’avenir dresse un portrait de deux époques nourri et uni par des élément sociaux, artistique et amoureux, car en effet le récit du film nous montre qu’être amoureux d’une personne ne la dispense pas d’avoir du désir pour une autre via la relation d’Adèle avec Anatole (Paul Kircher) ainsi qu’avec l’attractivité plus subtile de Seb et Fleur.




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