Guillaume Pierret revient avec le troisième et dernier opus de sa saga à succès actuellement disponible sur Netflix : Balle Perdue 3.

Portée par Alban Lenoir, acteur et cascadeur émérite ayant joué dans un tas de films différents ces dernières années, « Un Français« , « Antigang » de Benjamin Rocher en passant par « Gueule d’ange » avec Marion Cotillard. Il a également participé au tournage de « Taken » en 2008, la saga Balle Perdue raconte la folle histoire d’un mécanicien très doué (en mécanique et en bourre-pif) fraîchement sortie de prison et embarqué dans une histoire de flics pourris, trafic de drogues et voitures volantes.

Bien que la critique soit assez moyenne, le premier opus avait su convaincre de par son originalité et sa manière de rendre hommage aux cascadeurs français. J’en veux pour preuve une fantastique scène de baston dans un commissariat bondé de flics. Un succès visiblement suffisant pour Netflix, qui en 2022, rempile pour la suite : Balle Perdue 2. Évidemment, pas de secret, on prend les mêmes et on recommence, en réalisant le même film en plus spectaculaire, avec plus de budget. Une suite plutôt solide qui ne révolutionne rien, malgré l’envie du réalisateur de faire toujours plus spectaculaire.

Vous connaissez la musique, jamais deux sans trois puisqu’en Mai 2025, Netflix présente Balle Perdue 3.

« Lino l’increvable »

Lino sort de prison, Areski refait surface et le Commandant Resz, interprété par Gérard Lanvin, se dévoile enfin. Le film se veut être une conclusion des aventures de Lino (et Julia). Un début encourageant, avec une scène de poursuite dans la forêt allemande, des grand kick dans les genoux à coups de rondins et un sac de fric piégé au C4, Pierret donne le ton en moins d’un quart d’heure.

C’est donc à ce moment-là que vous me demandez : « Mais du coup Mathys, il est bien le film ?« , et bien la réponse est plus complexe que oui ou non.

Le film a selon moi, un gros problème d’écriture. Il est clair que Balle Perdue était pensé pour être un film unique, bien que le deuxième réussi un peu à tirer sur la corde sans devenir poussif. Soyons honnêtes, ce troisième épisode n’a plus rien à raconter : trahisons, flash-back, discussions creuses et finalement enfin une scène d’action pour venir casser l’ennui… Ou pas.

Une scène d’action dans un tramway qui commence très bien et qui redonne de la pêche au film, malheureusement pénalisée par une longue poursuite en voiture de plus de 10 minutes. Le cinéaste nous propose de regarder des voitures rouler vite pendant 10 minutes, c’est un peu long, même si c’est une Alpine, 10 minutes, c’est trop long. C’est déjà un reproche que j’avais à faire aux deux films précédents, sauf que ces métrages racontaient au moins une histoire plus sympa et moins éparpillée.

Bouquet final.

Alors est-ce qu’au moins la fin est bien ? Je dirais qu’elle est honnête, sympathique à regarder et a l’image de son film, fracassant… Mais vide. Il y a de belles idées, les feux d’artifice, l’utilisation d’un hélicoptère, c’est très fun… Mais tout ça pour ça ? La scène se déroule sur une route de campagne interminable et surtout vide. C’est un truc qui a tendance a me sortir du film parce que j’ai l’impression de regarder un spectacle, en fait.

Vous savez ce à quoi me fait penser ce film ? Moteur Action : Stunt Show Spectacular ! Le spectacle de cascadeurs voiture et motos de Disneyland Paris.

C’est littéralement ce qu’est ce film : un show de cascades entrecoupé de dialogues pompeux et sans intérêt. Franchement ? Ce n’est pas si grave, c’est dommage certes, mais pas si grave. Il suffit de voir les making-of, Pierret, Lenoir et leurs équipes prenant un plaisir fou à faire exploser des trucs et ça se ressent. Ce n’est pas un grand film, c’est du cinéma d’action comme on en voit rarement de nos jours. La saga à beaucoup était comparée à Fast & Furious et je trouve ça très réducteur. Non seulement parce que Balle Perdue utilise beaucoup plus d’effets pratiques, mais en plus parce que les budgets et les manières de produire ne sont absolument pas comparables. Je n’ai pas aimé le film, mais je le respecte pour ce qu’il essaye de faire, pour ce qu’il montre et surtout par l’amour avec lequel il le montre.

Oui, ce dernier film est très moyen, mais si on le prend pour ce qu’il est, un pur défouloir façon Top Gear sous testostérone, alors on peut espérer passer un bon moment.