
Hayao Miyazaki réalisera, avant son chef-d’œuvre oscarisé, un métrage marquant les esprits, par son propos, alimenté par une imagerie grandiose, accompagnée par la sublime musique de Joe Hisaichi, nous offrant des thèmes contribuant à hisser Princesse Mononoké au sommet de l’animation et du cinéma.
LES DIVINITÉS DE LA FORÊT
Le Studio Ghibli est porteur de sujets engagés, tels que le féminisme ou l’écologie. Miyazaki va, pour élaborer ses mondes uniques, utiliser des figures pour pouvoir personnifier ses messages, que ce soit ces héroïnes ou la mise en scène de la spiritualité à travers l’immersion dans des paysages magnifique ou évidemment, par la représentation des esprits, largement utilisés durant la filmographie du studio japonais. Sans oublier la métamorphose (ici, celui du Dieu-Cerf) qui est un outil permettant de libérer l’esprit créatif de Miyazaki, dans ses œuvres, pour notre plus grand bonheur. Princesse Mononoké, ne déroge pas à la règle. En effet, les dieux seront les habitants de cette forêt, maltraités par les humains, convoitant les ressources de la nature, en la détruisant. Cela passe donc par la tuerie des animaux vivant depuis des siècles dans cet éco-système.
Le Dieu-Cerf sera l’esprit de cette forêt. Cependant, l’être humain, soif de pouvoir, n’hésitera pas à vouloir ôter la tête à ce dieu, pour posséder l’immortalité, ignorant son sacrilège, ainsi que le respect pour la Terre que ces meurtriers fouleront toute leurs vies. D’ailleurs, pour appuyer sur la stupidité humaine, ils n’hésiteront pas aussi à s’attaquer entre eux, pour acquérir du pouvoir.

FÉMINISME ET PAIX
Nous aurons d’un côté Ashitaka, quittant son village afin de trouver une solution pour rompre le maléfice qui lui a été infligé, et de l’autre la Princesse : San. Membre d’une famille de loup, elle fera face aux humains, de sortes à pouvoir se venger du mal qu’ils engendreront. Plus précisément, son objectif est d’exécuter Eboshi, qui sera une représentation féministe intéressante.
En effet, tout comme Yubaba, personnage puissant à la tête d’un établissement, Eboshi sera également une cheffe d’entreprise incarnant le pouvoir, manageant les hommes et les femmes afin de pérenniser et de développer sa forge. San sera une nouvelle figure féministe, s’illustrant comme un étendard d’un combat auquel elle risquera sa vie, haïssant, à juste titre, les humains.
De plus, les femmes seront beaucoup plus courageuses que les hommes dans la forge, tenant tête à l’armée de Samouraï du Seigneur Asano.
Ashitaka, quant à lui sera entre ces deux camps qui s’entretuent. Il va essayer de réussir l’impossible, unir les mondes qui ne peuvent cohabiter, afin d’apporter la paix.

Une autre forme d’égalité sera perçue entre les humains et les animaux. Ces derniers portent des noms, peuvent parler, ce qui permettra de leur apporter une humanité, nous rappelant qu’ils sont des êtres vivants comme nous. Ils seront néanmoins monstrifiés par le maléfice causé par les humains, que ce soit pour ces sangliers étouffés par cette nuée maléfique, ces orangs-outans assombris par le malheur, ou le dieu-cerf abattant sa rage, dans un ras de marrée aussi vaseux qu’obscure, provoqué par la bêtise humaine.
La parfaite jonction entre l’Homme et la nature sera donc la Princesse Mononoke, même si elle renie une part de sa nature. Ashikata sera également la passerelle entre les deux camps qui s’opposent, avant que les deux personnages deviennent l’unité créant l’osmose entre la nature et les êtres humains permettant de créer un équilibre de paix.
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