
Barry Lyndon est l’énième chef-d’œuvre de Stanley Kubrick. Le cinéaste parcourant les différents genres, aura comme volonté de créer son odyssée dramatique, historique, prenant place durant la guerre européenne de 7 ans se déroulant au XVIIIème siècle. Le réalisateur américain n’est pas à son premier coup d’essai dans les films du genre, car en effet, son premier long-métrage s’intitule Fear and Desire en 1953. Il se développe, tout comme pour Les Sentiers de la Gloire (1957) ou Docteur Folamour (1964), dans un contexte de guerre. Barry Lyndon ne sera pas, non plus, le dernier projet sur cette thématique, car Full Metal Jacket (1987) s’imposera comme un nouveau repère dans le cinéma, par sa grandeur. Ne pouvant faire naître son projet ambitieux sur Napoléon, Kubrick aura « comme lot de compensation » la possibilité d’adapter le roman « Mémoire de Barry Lyndon » de William Makepeace Thackeray à travers un tournage de 300 jours, offrant un résultat grandiose.
UNE ŒUVRE DANS SON TEMPS
2001, L’Odyssée de l’Espace (1968) est une œuvre visionnaire, avec des effets spéciaux en avance sur son temps, Shining (1980), popularise un nouvel outil technique : le steadicam. Barry Lyndon s’insère entre ces deux films, contrastant avec leur technique. En effet, Kubrick se servira de bougies, pour façonner l’identité visuelle du film, ce qui semble bien moins couteux, ou ambitieux, que ces nombreux moyens mis en place par le réalisateur pour donner vie à sa mise en scène, car il réussira, avec de simples bougies à illustrer des plans magnifiques. Une autre différence entre l’emblème de la Science-Fiction, Orange Mécanique (1971) et Barry Lyndon (1975) – par exemple -, sera l’utilisation de la musique. Là ou ces prédécesseurs et successeur, vont utiliser des airs d’antan (par rapport à l’histoire) composés par Strauss, ou Beethoven, Kubrick utilisera pour la majeure partie de son métrage, le trio de Schubert vivant à une période juste après celle du récit, ce qui offrira une tonalité beaucoup plus cohérente que les partis pris de ses autres métrages.
LA PEUR DU DESTIN
Barry Lyndon raconte l’histoire de Redmond Barry, défiant son destin, creusant son désarroi dans l’ascension de sa réussite. Il était promis à un avenir modeste, pauvre, mais il va jouer de ses vices déloyaux pour arriver à ses fins coûte que coûte, obsédées par vivre dans la noblesse, lui garantissant une vie de sécurité et de confort.

Stanley Kubrick
Cependant, cela ne sera pas aussi simple que cela. Redmond, possède un ego qui va lui permettre de marcher sur ses adversaires, par son habilité aux armes, tout comme au combat à mains nues. Cela va d’ailleurs permettre de rendre cette scène de fin, magistrale, mettant en scène la confrontation entre le beau-fils de Barry Lyndon et celui-ci. Un duel déséquilibré, sur le papier, surtout que vue les circonstances, la mort de Barry ne semble pas être la chose qu’il repoussera le plus.
Barry Lyndon est l’une des plus grandes leçon de dramaturgie de cinéma, créer par une maîtrise du drame ainsi que de l’écriture de personnage traversant la pauvreté, la richesse avant de revenir à son point de départ. Un protagoniste qui sera également détestable à plusieurs aspects, que ce soit par son manque de scrupule, mais surtout par son traitement envers sa femme Lady Lyndon. Un couple qui souffrira d’une relation superficielle en raison de l’objectif atteint par Redmond, qui est de profiter de la richesse de sa femme, pour trouver cette identité qui voulait tant atteindre, celle de Barry Lyndon.
Finalement, malgré ses duels gagnés, le véritable adversaire de Barry Lyndon, sera son destin, qui aura eu raison de lui.




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