
Après avoir marqué le cinéma gore, en le rendant populaire avec Saw (2004), James Wan s’intéressera au paranormal avec Dead Silence 2007, avant de créer sa seconde saga d’horreur, cette fois, sur les histoires de fantôme menées par Patrick Wilson : Insidious. Pendant ce temps, James Wan aura un autre projet, toujours accompagné par Patrick Wilson, qui deviendra son plus grand succès : Conjuring : Les Dossiers Warren. Une réussite tant critique qu’économique, permettant au réalisateur d’étendre son univers appelé : « The Conjuring Universe » mettant en scène les démons issus de cette saga tels qu’Annabelle ou La Nonne.
Il ne faudra pas s’attendre à une révolution du cinéma d’horreur. En effet, James Wan reprendra la recette qui nous a été servie depuis des décennies afin de la moderniser le cinéma d’horreur – fantômes -, de sortes à remettre au goût du jour tous les codes du film de maison hanté et d’exorcisme.
Avec du recul, certains pourrait dire que cette œuvre est une succession de clichés, mais elle est en réalité bien plus que cela, car nous aurons derrière la caméra un passionné du genre, un cinéaste talentueux, magnant le mécanisme de l’horreur par une mise en scène millimétrée permettant de façonner une personnalité encrée dans ses images.
LE MÉCANISME DE JAMES WAN
Beaucoup de films d’horreur vont, pour provoquer le sursaut, augmenter soudainement le son en faisant apparaître un élément censé provoquer le fameux jump scare, avant de réitérer à nouveau jusqu’à ce que le film s’achève. James Wan, va utiliser cette répétition, en se calquant sur l’évolution de la présence démoniaque énoncée par les Warren : l’infestation, l’oppression et la possession. Il va appliquer cette progression dans sa mise en scène, accompagnée par le développement du récit, en nous montrant que chaque séquences horrifique aura un sens pour la prochaine. C’est-à-dire :
- Quand nous aurons une scène ou nous allons voir un personnage cogner, mystérieusement, sa tête sur les portes d’une armoire, nous savons que cela est bizarre, mais cela peut être rationaliser par le fait que l’enfant soit somnambule. James Wan reprendra donc cet élément, en la développant pour atteindre le niveau grandiose d’horreur attendu par le cinéaste.
- Ce jeu de cache-tap – retrouver la personne cachée, les yeux bandés avec comme seul indice des taps permettant de diriger celui ou celle qui cherche – Nous allons avoir la mère qui va jouer avec sa fille, à l’issue de cette scène, deux mains transpercent lentement les vêtements de l’armoire pour taper avec un mixage son différent (pour nous alerter de l’anomalie). Plus tard, quand la mère se retrouve coincer dans la cave, dans le noir, ce sont à nouveau ces mains qui vont apparaître, concluant l’arc du mécanisme amorcé par James Wan.
- On pourra même rajouter à la liste ce corbeau se tuant à la fenêtre, devenant à la fin une menace, telle une certaine œuvre de Hitchcock.
- L’élément horrifique qui sera le plus important, par sa représentation, est la poupée Annabelle, ouvrant le métrage et revenant également dans une scène menaçant la fille des Warren.

James Wan enchaînera donc ses scènes minutieusement préparées, tout en nous exposant l’axe scénaristique d’Ed et Lorraine Warren. Ce couple (ayant réellement existé) chasse les fantômes. Ils ont pour mission, d’aider ceux qui sont infestés, oppressés et peut-être même, possédée. Leur exposition permet de nous initier au monde du paranormal, dans sa théorie avant sa pratique, lors de l’enquête chez les Perron, même si Ed sera un peu plus sur la retenue, par peur que Lorraine subisse un nouveau traumatisme. Ils vont finalement rejoindre les Perron pour les aider du mal qu’ils encourent. Leur présence va permettre de calmer le rythme horrifique, pour passer dans une dimension d’enquête, de convivialité avec la famille harcelée, apportant le réconfort dans ce foyer avant le moment fatidique : l’exorcisme…
Laisser un commentaire