
Les Affranchis n’est pas seulement une œuvre d’art du cinéma, car il est aussi l’un des emblèmes du genre popularisé par Martin Scorsese, par sa maîtrise de mise en scène pour illustrer ses récits autour de l’écriture de gangsters évoluant dans des mafias.
L’HISTOIRE D’HENRY PAR HENRY
Une voix-off caractéristique du réalisateur américain pour raconter une histoire, présenter des personnages, utiliser un point de vue. Henry Hill (Ray Liotta) raconte sa fascination envers la vie de gangsters. Son rêve est de faire partie de cette grande famille. Au lieu de faire un parcours traditionnel, comme aller à l’école, Henry va plutôt être éduqué chez les criminels new-yorkais. Il surpassera très rapidement le pouvoir d’achat de sa famille modeste, s’affranchissant d’un système formatant ne nombreuses vies. Une sensation de liberté qui va permettre à Henry de trouver sa voie en évoluant aux côtés de ses associés : Paul Cicero (Paul Sorvino), Jimmy Conway (Robert de Niro) et Tommy DeVito (Joe Pesci), présentant par la même occasion un casting prestigieux, qui sera pour ce dernier récompensé au Oscars pour sa grande performance en tant que second rôle.
Avant la présentation explicative du monde des jeux d’argent dans Casino (1995), le tandem emblématique De Niro-Pesci se retrouvent dans Les Affranchis après Raging Bull (1980) se déployant tel un documentaire sur la vie d’un gangster évoluant dans la mafia. Henry qui compte ce qu’il vit, ainsi que ce qu’il voit, tel le narrateur d’un reportage sur une vie à part. Un style qui fait sens également par rapport au fait que le récit ce soit inspiré de faits réels.

UN MILIEU (TROP) MASCULIN ?
Les hommes, et exclusivement les hommes sont ceux qui font fonctionner cette entreprise. Les femmes ne sont qu’une compagne, restant au foyer s’occupant des enfants, bien loin d’être aussi affranchis du système social que ces gangsters.
Cependant, Martin Scorsese, malgré l’écriture centré sur un trio d’hommes dominants, va donner littéralement la parole à Karen, à travers la voix-off monopolisée par son mari Henry, lui donnant alors de l’importance en lui permettant de nous décrire son point de vue. Elle va aussi essayer de prendre le dessus sur son mari en le menaçant de son arme en raison de la liberté que ce dernier s’octroie, par l’adultère, mais tous comme ce jeune garçon qui ose tenir tête à Tommy, ce dernier obtient (presque) toujours le dernier mot. Henry balaye donc l’envie de sa femme de se mesurer à lui. Elle est alors placée en tant que victime, enfermée dans cet engrenage animé par la cocaïne, paranoïa, victime des conséquences provoquées par son mari.
AMORCE DU Loup de Wall Street
Tous comme Jordan Belfort, interprété par Leonardo Di Caprio dans la futur œuvre de Scorsese, nous allons avoir cette narration sur la vie d’un gangster partant du bas de l’échelle. Dans les Affranchis, nous partons de l’enfance, alors que dans le Loup de Wall Street (2013), l’ascension débutera dans le monde du travail.
Deux profils, abusant d’une liberté en se servant de la criminalité, puissants, devenant alors intouchable, mais comme de nombreux gangsters, la réalité les rattrapent rappelant que personne n’est invincible, malgré leur invulnérabilité.
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