
Dès l’introduction de L’évaluation (ou The Assessment en version originale), nous sommes immergés dans l’enfance de Mia (Elizabeth Olsen). Son enfance exposée à travers un cauchemar réaliste illustrant son traumatisme à l’égard de sa mère, absente. À partir de cette scène, le film va se déployer tel un mystère, visuel, futuriste, habillé par une musique tout aussi étrange.
Mia et Aaryan (Himesh Patel), ont comme objectif d’avoir un enfant. Le souci, c’est que l' »ancien monde », (le nôtre) est rétrogradé au rang de milieu hostile. Le « nouveau monde » (celui du film) est apparemment réservé aux personnes fortunées, pouvant devenir éligible à subvenir aux besoins d’un nouveau-né. Cela permettra de (sur)contrôler une population de sortes à rendre l’humanité « progressiste ». De plus, la reproduction naturelle, est interdite. Sûrement pour éviter les enfants non-voulus. En effet, le choix de donner naissance, ne requiert donc pas de l’autorité des parents, mais d’un évaluateur et dans le cas de ce métrage, une évaluatrice aux multiples facettes : Virginia interprétée par Alicia Vikander.

UN MAL POUR UN BIEN ?
L’évaluatrice est un personnage inhumain, froid, mettant à rude épreuve les nerfs du couple, déterminé à réussir ces tests imposés par cette dernière. Elle va faire planer une oppression, à la limite de l’horrifique, passant par la froideur du voyeurisme au dédoublement de personnalité, en se faisant passer pour un enfant, de sortes à pouvoir tester les potentiels futurs parents. Ce qui permettra à l’actrice oscarisée (pour The Danish Girl-2016) d’étendre sa palette de jeu, diversifiée. Virigina va semer le trouble dans le couple afin de le pousser à commettre des erreurs. Mais est-ce une bonne idée ?
Même si la forme laisse à désirer, le fond nous donne de quoi réfléchir. En effet, de nombreux parents donnent naissance à des enfants non-voulus, ou les éduquent sans prendre conscience de la responsabilité que cela va engendrer. Sans oublier les traumatismes des parents transmettant leurs peurs à leurs enfants. De plus, le métrage nous montre, au début, la cicatrice psychologique de Mia. Aaryan, quant à lui, ne bénéficie manifestement pas d’une mère aimante. Donc faire une évaluation afin de mesurer la crédibilité des candidats pour donner vie à un être humain, ne semble finalement pas être une mauvaise idée. C’est ce qui va nous permettre d’accepter les pratiques déroutantes de Virginia, jusqu’à ce que cela devienne trop toxique, voire dangereux.
–Spoilers– Finalement, le dénouement du film nous révèle que tout cela était déjà écrit. Tous les efforts fournis par le couple ont permis de servir un objectif illusoire. Tout cela résulte de la manipulation de Virginia, à qui ont lui a promis un enfant, en échange de sa mission se révélant finalement inhumaine, par les faux espoirs qu’elle émet. Même si l’évaluatrice, lors de cette révélation fut enfin humanisée, la fin de ce personnage la rend d’autant plus humaine, malgré son destin funeste.
Quant à Mia et Aaryan, les chemins se séparent. Là où Mia va accepter de retourner dans cet ancien monde pour pouvoir procréer naturellement, Aaryan, créateur scientifique, ne pouvant donner vie à la plus belle invention qui soit, se redirige dans un monde rêvé, fictif, témoignant pour les deux personnages d’une envie viscérale de donner la vie.
Laisser un commentaire