Le plus grand succès du cinéma au box-office est Avatar premier du nom, auteur d’un résultat s’achevant aux portes des 3 milliards de dollars. Ce qui a de quoi consolider la motivation de James Cameron, voulant étendre son univers de Science-Fiction. Il faudra attendre néanmoins 13 ans pour voir la suite des aventures de Jake Sully (Sam Worthington) et Ney’tiri (Zoe Saldana). La voie de l’eau deviendra donc l’un des projet les plus attendue confirmant son intérêt avec un résultat dépassant les 2,3 milliards $, se hissant à la troisième place derrière Avengers Endgame (2,8 milliards $). Hormis l’aspect financier, est-ce que le contenu artistique d’Avatar 2 : La voie de l’eau aura de quoi mériter son succès ? Oui et non !

Le réalisateur est bien connu pour développer ses récits dans une arène aquatique, que ce soit lors de son début de carrière avec ce film renié : Piranha 2 : Les Tueurs Volants (1982), le très bon Abyss (1989), le cultissime Titanic (1997) avant d’enfin nous présenter Avatar 2 : La voie de l’eau (2022).

CEUX QUI VIENNENT DU CIEL

Malgré une vie qui semble paisible à Pandora, solidifier par la famille du couple principale, l’humanité sera, tout comme le premier opus, l’antagoniste des Na’avi. Ils représenteront également la menace de la nature et d’un éco-système qui ne leur appartient toujours pas. Ici les dénommés « ceux qui viennent du ciel », ces humains envahissant ce territoire par les hélicoptères, vont en début de métrage s’exposer comme une menace apocalyptique, telle une attaque extra-terrestre. Que ce soient les braconniers de Tulkun, ces baleines figurent divine de spiritualité aquatique, ou par la nouvelle tenue du Colonel Miles Quaritch (Stephen Lang) qui sera, avec ironie du sort, réincarné dans la peau de ses ennemies. Cependant, sa seule véritable cible est Jake Sully, celui qui lui a ôté la vie. Un militaire qui s’est révélé être la tête de proue du colonialisme de Pandora, est dorénavant programmé pour se venger.

L’ARÈNE CAMERONIENNE

James Cameron a poussé le réalisme à un niveau rarement atteint. On ressent ces scènes tournées dans des piscines géantes, mettant les acteurs dans des conditions réels. Que ce soient les reflets, les détails, la texture, la crédibilité de la motricité des mouvements sous l’eau, tout cela permet d’obtenir ce rendu impressionnant. Tellement impressionnant que Cameron va atteindre une immersion d’univers poussée, impactant la sensibilité des spectateurs, provoquant ce qui a été appelé le « syndrome dépressif post-Avatar » entrainant de la tristesse, une sensation de vide faisant du retour à la réalité, un choc peu agréable.

Grand créateur qu’il est, Cameron va apporter une originalité technique venant perturber la fameuse fréquence de 24 images par secondes. Pour ce faire, il va utiliser l’HFR (High Frame Rate). Un outil qui va lui permettre de fluidifier, en variant le débit du cadre, les scènes d’actions doublant les FPS standards, passant de 24 à 48 images par secondes.

On ressent également l’obsession et la passion du réalisateur canadien, en ne faisant pas que progresser les personnages dans un environnement aquatique, mais en se servant de ses personnages pour nous immerger, et plus particulièrement Kiri (Sigourney Weaver), nous laissant contempler ce paysage magnifique. Par ailleurs, il va faire de ce milieu une terre spirituelle, montrant le lien du réalisateur avec l’eau, en communion avec son espace.

LA DIFFÉRENCE, LA FORCE ET LA FAIBLESSE

Cette œuvre est un film qui parle de la famille. Nommée la forteresse, elle représente la force, mais cette amour puissant s’avère être aussi une faiblesse, surtout quand les enfant de Jake et Ney’tiri sont pris pour cible, par le Colonel cloné. Que ce soit pour Spider (Jack Champion), entre sa décision plus que discutable, mais malheureusement compréhensive, devenant un talon d’Achille pour le Colonel, ou ce dernier menaçant les enfants du couple Na’vi pour atteindre son objectif : Tuer Jake.

La différence sera aussi une thématique importante du métrage. La famille venant de la forêt vont trouver asile chez un peuple marin. Les membres divergent, tout comme les fonctionnement quotidien, ainsi que la couleur de peau. Cela n’est pas anodin de laisser la caméra aux adolescents, pour parler de différences. Eux qui vont défendre leur forteresse, ou prouver leur valeur face à leurs hôtes. La famille va donc devoir s’adapter sous l’eau et faire face à la différence pour survivre et prouver leurs valeurs.

Si Avatar 2 : La voie de l’eau aurait eu un scénario à la hauteur de son esthétisme, il siégerait sans doute au Panthéon du cinéma. Néanmoins, ce n’est pas le cas, car en effet même si le film est spectaculaire visuellement, il est victime d’un récit tenant sur un bout de post-it qui est grossièrement résumé par une histoire de vengeance.