
LE PRÉJUGÉ DU MONSTRE
Hôtel Transylvanie aborde, tout comme Monstres et compagnie (2001) ou encore Planète 51 (2009), le danger que représente l’humain pour ces créatures. Ce préjugé des monstres terrifiant va être défait. Pour ce faire, le métrage va emprunter leur point de vue, de sortes à être totalement immergé dans leur monde. On a tendance à avoir peur des monstres sans réellement apprendre à les connaître. Entre idées reçues et clichés non fondés, l’axe autour de la différence sera l’un des principaux messages du film, se développant subtilement jusqu’à un traitement faisant écho au racisme.
En réalité, tous ces monstres vivant dans l’hôtel de Vlad, seront de gentils vacanciers, drôle, avec qui on voudrait passer une soirée avec eux, garantissant de vivre un bon moment. Le film va désacraliser les icônes régies par la Hammer, cette société de production qui a donné vie aux monstres les plus légendaires tels que Frankenstein, le loup-garou, l’homme invisible ou bien évidemment, le vampire. Ces figures emblématiques vont troquer leurs images monstrueuses contre leur sympathie, bien aidée par le design des personnages ainsi que par leurs motricités visant à consolider leur sphère humoristique.
Afin de représenter la différence, le réalisateur Genndy Tartakovsky, va mettre en scène une multitude de créatures différentes, unique, avec une identité précise et des actions visant à caractériser le monstre en se servant de leurs physiques distinctifs.

ROMÉO ET JULIETTE EN TRANSYLVANIE
Le deuxième angle d’analyse, est le lâcher prise compliqué de la figure parental envers son enfant voulant évoluer. Le vampire possède de longues canines, mais il peut également se métamorphoser en chauves-souris pouvant prendre leur envol. Le réalisateur, va donc à nouveau se servir d’une caractéristique physique, mais qui sera pour le cas du vampire la plus intéressante, car en effet, elle servira à prendre la forme d’une métaphore de l’enfant prenant son envol pour pouvoir vivre sa propre aventure. Le problème est que Vlad, le père de Mavis, est sur-protecteur. Il a peur de la laisser s’en aller (du haut de ses 118 ans, rappelons-le), surtout effrayé par la rencontre de sa fille avec ces horribles et dangereux humains. De là, les mensonges égoïstes du père vont opérer pour préserver Mavis, que ce soit à travers ce village fictif ou par la dissimulation de l’identité de Jonathan. Cet humain va finalement et réciproquement s’attacher amoureusement, avec ironie, à Mavis. La situation se complique pour Vlad avec cette relation shakespearienne entre deux êtres différents s’aimant malgré le fait que la famille ne peut le tolérer.
C’est finalement à travers un dénouement un peu « bateau » : par la solidarité, que Vlad va accomplir son objectif. Il va surtout réparer son erreur en s’ouvrant à la différence qu’il finit par accepter et qu’il va devoir apprivoiser pour le bien de tous.
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