Le 10 décembre 2024, Sony Pictures dévoile le troisième volet de la franchise de zombie : 28 ans plus tard, régie par Danny Boyle avec 28 jours plus tard (2002), avant de laisser le deuxième volet à Juan Carlos Fresnadillo pour 28 semaines plus tard (2007). Le cinéaste britannique reprendra les rênes de cette saga, ne contenant aucune continuité dans le récit, hormis le nom de ses opus à la temporalité graduelle.

C’est donc à travers ce trailer, que nous allons assister au futur grand projet du cinéma de zombie. Il faut reconnaître que la bande-annonce sera l’une des mieux faites, parmi ses concurrentes de l’année. Une aura véhiculé par cette voix à l’allure sectaire (que nous allons retrouver dans le film), prenant viscéralement aux tripes, va être un très bon moyen de solliciter notre intérêt envers ce projet.

L’ÉVOLUTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE

28 ans se sont donc écoulés entre le début de la propagation du virus et de l’adaptation de l’humanité pour survivre face à cette apocalypse. Une base, reformant une civilisation afin de stabiliser ce semblant d’humanité, nous faisant penser à Alexandria dans la série The Walking Dead, ou plutôt Oceanside, car les grandes portes en bois bordent une étendue d’eau accessible via une passerelle naturelle, modulant son décor, servant au récit, entre la marée haute et basse.

Pour crédibiliser sa temporalité avancée, Danny Boyle va devoir montrer que les années ont passées. Pour cela, il va tout comme dans Army of the Dead (2021) de Zack Snyder faire évoluer le monstre vedette de cet opus, en les catégorisant selon certaines caractéristiques. Nous avons les zombis dits « normaux » se déplaçant rapidement, les rampants, qui ont une formes différente, plus imposante, moins agressive, et les Alpha, qui pour ces derniers, sont les plus dangereux, les plus puissants et les plus évoluer par leur intelligence. De plus, le crâne ne sera pas le seul endroit pour abattre la créature, car le cœur est devenu un nouvel organe « vital », montrant que le zombie a évolué au point de pouvoir le refaire fonctionner, ce qui les rend plus humains. De plus, ils seront représentés nus, tout comme les Australopithèques, les précurseurs de l’espèce humaine. Finalement, tout porte à croire que ces zombies pourrait être à l’origine d’une nouvelle espèce, pouvant étrangement même donner vie à des nourrissons non-contaminés.

UNE IMAGE TOUJOURS PROPREMENT SALIT

Danny Boyle à l’habitude de salir son image, de sorte à la rendre viscérale, palpable, réaliste. Sur le point de vue technique, le cinéaste va prendre le pari de réaliser un film tourné globalement avec un Iphone 15 Pro et Pro Max, ce qui sera un outil permettant de rester fidèle à la personnalité de Boyle, rendant ses plans inspirés, par une esthétisme servant le récit, en dégradant la qualité de l’image pour ne pas la rendre tout à fait net. Le réalisateur, n’hésitera pas à compléter sa propre imagerie, par des archives ou des effets horrifiques permis par la vision infrarouge.

Il va également réussir à dynamiser son montage par ces plans rythmés, proposant des idées de montage, avec ce changement d’axes au sein de la même action (pour les impacts par exemple), et en offrant, à mon sens la meilleur scène par la gestion de sa tension, avec l’Alpha qui rattrape Jamie (Aaron Taylor-Johnson) et Spike (Alfie Williams) sur la passerelle, noyée, menant à la base.

DÉFAUT DU RYTHME ET DES PERSONNAGES

Les personnages sont majoritairement assez insignifiants à mon goût. Ce qui est dommage, car l’enfant Spike, le protagoniste le mieux développé avait de quoi nous prendre davantage d’empathie, surtout dans sa situation, entre un père irresponsable voulant l’endurcir, et sa mère gravement malade. Le jeune garçon n’arrive pas à totalement s’imposer, tout comme Aaron Taylor-Johnson que l’on ne voit pas assez à l’écran, faisant fatalement ressentir son absence. La mère, Isla (Jodie Comer), fera le job. Cependant, l’arrivée d’Erik viendra ralentir le dynamisme du montage, créant même des longueurs affectant le rythme du long-métrage. Le personnage qui aura la meilleure performance par rapport à son faible temps à l’écran sera plutôt du côté du supposé fou : le médecin d’antan Dr. Kelson, interprété par Ralph Fiennes, un être humain perverti par la survie auquel il a dû s’adapter.

Danny Boyle nous proposera un projet divertissant, artistiquement et techniquement bien exécuté, mais qui soufrera de l’aura qui lui aura été pourtant destinée, par cette voix hurlante dans ce trailer prometteur.